l’UFDG accuse le pouvoir militaire de débaucher ses cadres – Ouestaf.com

L’Union des Forces démocratiques de Guinée (UFDG) dénonce une tentative de déstabilisation orchestrée par le Président de la Transition, le Général Mamadi Doumbouya qui a reçu certains de ses cadres.

L’audience avec « certains hauts responsables du parti » est « l’aboutissement d’un processus (…) de débauchage de nos cadres » initié par la junte au pouvoir, dénonce l’UFDG dans un communiqué daté du 3 mars 2025.

Dans le document consulté par Ouestaf News, la direction du parti dirigé par Cellou Dalein Diallo affirme n’avoir été ni informée ni consultée au sujet de « cette rencontre qui se tiendrait au Palais Mohamed V ».

En octobre 2024, la junte guinéenne a annoncé la dissolution de 53 partis politiques, la suspension de 54 autres pour trois mois et la mise sous surveillance de 67 formations, dont l’UFDG. Cette décision, issue d’un rapport commandé par le général Mamadi Doumbouya, avait suscité de vives inquiétudes quant à la volonté du régime militaire de museler l’opposition.

La Guinée vit une instabilité politique depuis septembre 2021, date du coup d’État ayant porté le général Mamadi Doumbouya au pouvoir. Le pouvoir militaire s’était engagé à assurer une transition de trois ans, avec une échéance fixée au 31 décembre 2024, selon un accord avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

Plus de trois ans après, la junte n’a toujours pas annoncé de calendrier électoral, alors que l’opposition réclame depuis un retour rapide à l’ordre constitutionnel.

Dans son discours du nouvel an, le général Mamady Doumbouya avait toutefois annoncé que 2025 serait « une année électorale décisive après un référendum ».

Début janvier 2025, le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, avait précisé la possibilité d’élections après un référendum prévu pour mai 2025. Mais quelques semaines après, il est revenu annoncer qu’il serait impossible de réaliser toutes les élections en 2025.  

Dans ce climat politique tendu, l’UFDG voit cette rencontre comme « l’aboutissement d’un processus de négociations menées depuis plusieurs mois » pour affaiblir le parti en débauchant certains de ses cadres. Le parti de Dalein Diallo considère ces audiences comme une tentative de la junte de diviser l’opposition afin de renforcer son emprise sur le pouvoir.

L’UFDG accuse aussi ses membres ayant participé à la rencontre d’espérer « des faveurs dans l’attribution de marchés publics et des nominations au sein de l’administration, voire du gouvernement ».

Selon plusieurs médias guinéens, l’UFDG n’est pas la seule formation politique dont les membres rencontrent le pouvoir. Des partis comme l’Union des Forces Républicaines (UFR) sont également concernés par ces dialogues.

Ces récentes audiences accordées par le chef de la junte militaire interviennent au moment où la presse locale fait état d’un possible remaniement gouvernemental avec l’entrée de nouvelles figures.

HD/fd

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