Pour bien vieillir, le cerveau aime les défis à l’âge adulte !

 À retenir

  • Une étude sur 135 adultes âgés et cognitivement sains démontre que l’engagement dans des activités complexes pendant la vie adulte est associé à une meilleure intégrité cérébrale dans le temps.
  • La stimulation en milieu de vie est particulièrement bénéfique pour le volume de matière grise et la charge amyloïde ultérieure.
  • Les activités de stimulation intellectuelle en fin de vie sont, quant à elles, plus liées au métabolisme et à la perfusion cérébrale.

Contexte

  • Le vieillissement est un processus physiologique complexe qui affecte le cerveau et augmente le risque de démence, notamment la maladie d’Alzheimer, avec une grande hétérogénéité dans le vieillissement cérébral.
  • Les mécanismes de résilience comprennent la réserve cognitive, la réserve cérébrale permettant de mieux faire face aux changements liés à l’âge et le maintien des fonctions cérébrales lié à l’absence de changements biologiques cérébraux.
  • Ces mécanismes peuvent être influencés tout au long de la vie par des facteurs génétiques et environnementaux, notamment le mode de vie, qui apparaît comme une cible prometteuse pour promouvoir un vieillissement en bonne santé.
  • Le dernier rapport de la Commission Lancet suggère qu’environ 45 % des cas de démence pourraient être prévenus en agissant sur divers facteurs de risque modifiables.
  • La période pendant laquelle le mode de vie pourrait avoir son plus grand bénéfice sur la santé cérébrale reste à déterminer pour adapter efficacement les stratégies de prévention basées sur le mode de vie.

Méthodologie

  • Une étude observationnelle a inclus 135 adultes âgés, cognitivement sains (âge moyen = 69,3 ans ; femmes = 61,5 %) issus de l’essai contrôlé randomisé Age-Well mené à Caen, France.
  • Les participants ont rempli le Questionnaire des expériences de vie évaluant l’engagement dans des activités intellectuelles complexes pendant le jeune âge adulte (13-30 ans), le milieu de vie (30-65 ans) et la fin de vie (> 65 ans).
  • L’analyse a utilisé des régressions multiples pour prédire le volume de matière grise, le métabolisme du glucose, la perfusion cérébrale et la charge amyloïde dans les régions signatures de la maladie d’Alzheimer.
  • Les analyses ont été contrôlées pour l’âge et le sexe.

Principaux résultats

  • L’engagement dans des activités intellectuelles complexe en milieu de vie était plus fortement associé à un volume important de matière grise dans le cortex cingulaire antérieur (z-score, 3,25 ; p < 0,001 [0,12-0,51]).
  • Les meilleurs scores d’engagement dans des activités intellectuelles en milieu de vie ont montré une association importante avec une charge amyloïde plus faible dans le précuneus, particulièrement pour les activités spécifiques (z-score, -1,88 ; p < 0,05 [-0,38 à -0,01]).
  • L’engagement dans des activités intellectuelles en fin de vie était quant à lui plus fortement associé à la perfusion et au métabolisme du glucose dans les régions frontales médianes, avec une corrélation plus forte pour les activités non spécifiques (z-score, 2,88 ; p < 0,01 [0,0894-0,4606]).
  • Aucune association significative n’a été trouvée entre l’engagement au jeune âge adulte et les marqueurs d’imagerie cérébrale. 

En pratique 

Selon les auteurs : « Alors que l’engagement passé (milieu de vie) pourrait favoriser la résistance contre les altérations structurelles/pathologiques, l’engagement en fin de vie pourrait améliorer la réserve cognitive ».

Principales limitations

Les auteurs soulignent que le Questionnaire des expériences de vie est basé sur un rapport subjectif et rétrospectif des participants, ce qui peut conduire à des incertitudes dans les réponses, particulièrement pour les périodes les plus anciennes. De plus, l’échantillon est composé de participants hautement éduqués et motivés, avec un mode de vie relativement sain, ce qui limite la généralisation des résultats. La conception transversale de l’étude empêche également de tirer des conclusions sur la causalité, soulignant la nécessité d’études longitudinales plus importantes.

Financements et liens d’intérêts 

L’étude faisait partie du projet Medit-Ageing et a été soutenue par le programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’Union européenne (subvention 667 696), la Région Normandie et la Fondation d’Entreprise MMA des Entrepreneurs du Futur. Julie Gonneaud a reçu une subvention de jeune chercheur de la Fondation Alzheimer et de la Fondation de France.

Cet article a été créé à l’aide de plusieurs outils éditoriaux, dont l’IA, dans le cadre du processus. L’équipe rédactionnelle a revu ce contenu avant sa publication.



Références

L’étude a été dirigée par Julie Gonneaud, PhD, de l’Université de Normandie, UNICAEN, INSERM à Caen, France. Elle a été publiée en ligne le 11 mars dans Voir le texte intégral.


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