Pour la ministre des sports, Marie Barsacq, il n’est pas question dans l’immédiat de rouvrir le délicat dossier du port du voile dans le sport amateur. Ce n’est pas une priorité, juge-t-elle. Le 18 février, le Sénat a adopté une proposition de loi du sénateur de l’Isère Michel Savin (LR), soutenue « avec force » par le gouvernement, qui propose d’interdire le port de signes religieux, et notamment le voile, dans l’ensemble des compétitions sportives y compris au niveau amateur.
La proposition de loi doit maintenant s’inscrire dans le calendrier de l’Assemblée nationale pour être soumis au vote des députés. « Le calendrier parlementaire est très serré, c’est très compliqué. Le gouvernement a posé ses priorités (narcotrafic, agriculture, Paris-Lyon-Marseille, la sécurité dans les transports,…). Les fenêtres sont extrêmement réduites, et aujourd’hui ce sujet ne fait pas partie des priorités du gouvernement », a-t-elle dit.
Le sport français se présente en ordre dispersé sur cet épineux sujet, certaines fédérations autorisant le port du voile comme le handball, d’autres l’interdisant comme au football ou au volley-ball.
« Ce qui nous manque, c’est de qualifier quantitativement les délits »
« Et en tout cas, pour moi, ma position pour le sport, c’est d’ouvrir le sport à toutes et tous parce que le sport doit faire partie de la vie de chacun. Et ça, c’est essentiel, aussi parce que le sport est un outil d’émancipation et de construction de soi », a également estimé la ministre des Sports, dont la position semble éloignée de celle défendue au Sénat par son collègue François-Noël Buffet (LR).
« C’est un sujet de société qui dépasse largement le sport. Et après, il y a parfois un prisme autour du sport qui est comme un effet grossissant où on peut avoir l’impression que, dans le sport, il y a plus d’actes de radicalisation qu’ailleurs. Aujourd’hui, ce qui nous manque vraiment, c’est de qualifier quantitativement les délits. Et aujourd’hui, on ne sait pas le faire », a ajouté la ministre.
Au-delà de la question du port du hijab, un rapport d’une mission flash de l’Assemblée nationale dévoilé mercredi alerte sur de « multiples et inquiétantes dérives communautaristes et islamistes » qui se propagent dans le sport. Les deux rapporteurs, le député de l’Yonne Julien Odoul (RN) et la députée macroniste Caroline Yadan (EPR), représentant les Français établis hors de France, estiment notamment que la « cote d’alerte est dépassée », comptabilisant plus de « 500 clubs confrontés à des comportements communautaristes ».
Un rapport de l’Institut des hautes études du ministère de l’Intérieur datant de mars 2022, assurait à l’époque que les données collectées « échouent à montrer un phénomène structurel ni même significatif de radicalisation ou de communautarisme dans le sport ».
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