Artillerie : La Bulgarie envisage l’achat de CAESAr auprès de la France via le mécanisme EDIRPA de l’UE
En avril 2024, lors d’une visite au siège de KNDS France à Satory, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, avait soutenu que porter la cadence de production du CAESAr [Camion équipé d’un système d’artillerie de 155 mm] à douze exemplaires par mois était nécessaire pour « répondre aux besoins de l’Ukraine mais également à tous les partenaires européens, membres de l’Otan, […] qui sont en train d’acquérir des systèmes d’armes pour eux-mêmes contribuer à la défense et à la dissuasion collectives ».
L’intuition du ministre a été confirmée par la suite. En effet, lors du salon de l’armement aéroterrestre d’EuroSatory, en juin dernier, et après l’Arménie, l’Estonie confirma l’acquisition d’acquérir douze CAESAr. Puis ce fut au tour de la Croatie, de la Slovénie et du Portugal d’exprimer leur intention d’en faire autant, via un « accord d’arrangement » signé avec le ministère français des Armées.
Concrètement, ces pays ont rejoint un programme d’achats conjoints de CAESAr, notifiés en leur nom à KNDS France par la Direction générale de l’armement [DGA]. Ce dispositif est éligible aux financement de l’initiative européenne EDIRPA [European Defence Industry Reinforcement through common Procurement Act], qui vise justement à favoriser la mutualisation des acquisitions d’équipements militaires entre les États membres de l’Union européenne [UE]
Ce programme d’acquisition conjointe vient de séduire un autre pays, à savoir la Bulgarie.
En effet, en réponse à une question d’un parlementaire qui souhaitait avoir des précisions sur la participation de Sofia aux « marchés publics de défense » au niveau de l’UE, le ministre bulgare de la Défense, Atanas Zapryanov, a fait part de son intention de rejoindre le programme d’acquisition conjointe des CAESAr… Et donc de bénéficier éventuellement d’un financement via l’EDIRPA. Reste maintenant à voir quand un « accord d’arrangement » sera signé avec Paris.
Selon la presse spécialisée locale, le CAESAr devrait remplacer l’obusier automoteur [chenillé] de 122 mm « 2S1 Gvozdika » que l’armée bulgare utilise depuis les années 1970. Sur les 506 qui lui furent livrés à l’époque du Pacte de Varsovie, 48 étaient encore en service en 2022. Ce qui peut donner une idée de l’ampleur de la commande que Sofia pourrait passer par l’entremise de la DGA.
Plus généralement, l’armée bulgare est encore largement dotée d’équipements hérités de la période soviétique. Tel est le cas de son artillerie… Mais aussi celui de sa composante blindée ou encore de ses capacités antiaériennes.
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