Grève des Avocats Contre les Violences Policières

Les avocats du Cameroun en grève contre les violences policières : tribunaux déserts, justice en crise. Que se passe-t-il vraiment dans ce pays ?

Au Cameroun, une question brûlante agite les consciences : jusqu’où ira la tension entre les forces de l’ordre et ceux qui défendent la justice ? Depuis mercredi, les avocats du pays ont décidé de poser un geste fort : trois jours sans robe, trois jours sans fouler les salles d’audience. Une grève inédite, portée par une colère profonde face à des violences répétées exercées par la police sur leur profession. Ce mouvement, bien plus qu’un simple boycott, met en lumière une crise qui couve depuis longtemps dans ce pays d’Afrique centrale.

Une Grève pour Dire Stop

Le déclencheur ? Une série d’incidents choquants impliquant des avocats malmenés par les forces de l’ordre. Selon des sources proches du conseil de l’Ordre des avocats, cette suspension du port de la robe est une réponse directe à des actes qualifiés de **barbares**. Imaginez : des hommes et des femmes, symboles de la défense des droits, brutalisés pour avoir simplement exercé leur métier. Cette grève, qui paralyse les tribunaux, est un cri d’alarme face à une situation qui semble échapper à tout contrôle.

Des Incidents qui Marquent les Esprits

Le week-end dernier, des images troublantes ont envahi les réseaux sociaux. On y voit un avocat, victime d’agressions physiques par des agents en uniforme, dans une scène qui glace le sang. La veille, un autre cas : un défenseur des droits, enfermé par les forces de l’ordre après avoir osé pointer du doigt des abus contre ses clients. Ces événements ne sont pas isolés. Ils s’inscrivent dans une série d’attaques qui, selon les observateurs, deviennent presque une routine dans certaines unités de police et de gendarmerie.

Les agressions contre les avocats dans les unités de police deviennent progressivement la norme.

– D’après une source proche de la profession

Ces actes ne passent pas inaperçus. À Yaoundé, la capitale politique, les tribunaux sont restés étrangement silencieux mercredi. Pas un bruit de marteau, pas une robe noire en vue. Une désaffection qui traduit une indignation partagée, mais aussi une volonté de ne plus se taire.

Un Combat Judiciaire en Vue

Face à cette montée de violence, le conseil de l’Ordre ne compte pas rester les bras croisés. Des poursuites judiciaires sont envisagées pour que les responsables répondent de leurs actes. Une démarche courageuse dans un contexte où la justice elle-même semble fragilisée. Mais les avocats camerounais vont plus loin : ils appellent à une mobilisation générale, un signal fort envoyé à ceux qui pensaient pouvoir agir en toute impunité.

  • Mobilisation : Les avocats veulent faire entendre leur voix.
  • Poursuites : Une réponse légale face aux abus.
  • Solidarité : Un mouvement qui unit la profession.

Une Crise qui Vient de Loin

Ce n’est pas la première fois que la profession élève la voix. Mi-novembre, un autre incident avait secoué le pays : un avocat, hospitalisé après une interpellation musclée par des gendarmes à Douala, la capitale économique. L’enquête ? Toujours au point mort, selon une source proche de l’affaire. Quelques jours plus tard, un autre confrère, intervenant dans une dispute foncière, a été violemment battu par des policiers avant d’être arrêté. Ces récits, qui se répètent, dressent le portrait d’un climat tendu, où la robe noire ne protège plus.

Pour beaucoup, ces violences ne sont que le symptôme d’un problème plus profond. Le Cameroun, dirigé depuis plus de quatre décennies par un président vieillissant, traverse une période sombre. Depuis sa réélection contestée en 2018, la répression s’est intensifiée, ciblant toute voix qui ose s’élever contre le pouvoir. Défenseurs des droits humains, opposants, et maintenant avocats : personne ne semble à l’abri.

Un Contexte de Répression Grandissante

Les organisations de défense des droits humains ne mâchent pas leurs mots. Selon certaines ONG, le pays vit sous une **culture d’impunité généralisée**. Les abus commis par les forces de sécurité restent rarement sanctionnés, créant un cercle vicieux où la violence devient la norme. Un rapport récent évoque même une hausse de la répression depuis mi-2024, à l’approche d’une élection présidentielle prévue pour octobre prochain. Un scrutin qui, déjà, fait craindre le pire.

Un exemple tragique ? Le décès d’un jeune homme de 26 ans en garde à vue, en janvier dernier. Des soupçons de torture planent, mais comme souvent, aucune suite concrète n’a été donnée. Ces affaires, qui s’accumulent, jettent une lumière crue sur un système où la justice semble à deux vitesses.

Pourquoi les Avocats Sont-ils Visés ?

Les avocats, par leur rôle, dérangent. Ils défendent les opprimés, dénoncent les abus, et mettent en lumière les failles d’un système qui préfère souvent fermer les yeux. En les ciblant, les forces de l’ordre envoient un message clair : toute tentative de résistance sera écrasée. Mais cette stratégie pourrait se retourner contre ses auteurs. Car en s’attaquant à ceux qui incarnent la loi, ils risquent de rallumer une colère longtemps contenue.

Période Incident Conséquence
Novembre Agression d’un avocat à Douala Hospitalisation
Dernier week-end Vidéo virale d’un avocat battu Grève nationale

Et Maintenant ?

La grève des avocats n’est pas qu’un simple coup d’éclat. Elle pose des questions essentielles : comment garantir la justice dans un pays où ceux qui la servent sont eux-mêmes en danger ? Comment briser ce cycle d’impunité qui ronge le Cameroun ? Les prochains jours seront décisifs. Si les autorités choisissent l’indifférence, elles pourraient bien attiser un feu qu’elles ne pourront plus éteindre.

Pour l’heure, les tribunaux restent silencieux, mais les voix des avocats, elles, résonnent plus fort que jamais. Un paradoxe qui, peut-être, annonce un tournant. Ou, au contraire, une nouvelle vague de tensions dans un pays déjà à fleur de peau.

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