La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a récemment organisé une réunion de mobilisation populaire pour encourager le dialogue et promouvoir la réconciliation entre agriculteurs et éleveurs.
Dans le comté de Lainya, région agricole prospère du Soudan du Sud, les tensions entre agriculteurs et éleveurs ne cessent de s’intensifier. La quête de ressources rares, telles que les terres cultivables et l’eau, entraîne des conflits récurrents qui fragilisent la cohabitation entre ces deux groupes.
Face à cette situation, la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a organisé une réunion de mobilisation populaire pour encourager le dialogue et promouvoir la réconciliation.
La pression exercée par les éleveurs armés, en quête de pâturages pour leur bétail, complique la vie des agriculteurs locaux. « En ce moment même, les bergers armés sont dans ma propriété. Ils ont détruit tout ce que j’avais, mon manioc et d’autres cultures. Ils ont également récolté nos champs sans autorisation », témoigne Thomas Ladu, un ancien de Kupera Payam.
Les agriculteurs, impuissants face à cette situation, regrettent l’inaction des autorités pour régler ces tensions de façon définitive.
Lors de la réunion organisée par la MINUSS, plus de 90 participants, parmi lesquels des dirigeants communautaires, des jeunes, des représentants des femmes et des anciens, ont pris part à des discussions ouvertes sur les moyens de préserver la paix et d’assurer la cohabitation pacifique entre agriculteurs et éleveurs.
Roosevelt Gbamie Cooper, responsable des affaires civiles de la MINUSS, a rappelé l’importance de ces échanges dans le cadre plus large du processus de paix au Soudan du Sud. « L’objectif de notre mission est de partager des informations vitales sur le paysage politique du pays, notamment la justice transitionnelle, la réforme constitutionnelle et la planification des élections », a-t-il dit.
Les rapatriés, victimes collatérales du conflit
Parmi les problématiques abordées, le sort des personnes déplacées par les conflits précédents a suscité de nombreuses inquiétudes. Taban Rufas, un rapatrié, témoigne des difficultés rencontrées depuis son retour. « Nos maisons et nos cultures maraîchères ont été dévorées par le bétail. Nos relations avec les éleveurs sont tendues, et beaucoup de ceux qui tentent de se réinstaller ici fuient de nouveau vers l’Ouganda », déplore-t-il.
Edward Taban, directeur de Kupera Payam, a dénoncé l’occupation illégale des terres par les éleveurs migrateurs venus de l’État de Jonglei et du comté voisin de Terekeka. Il a appelé à des mesures concrètes pour rétablir l’ordre et permettre aux agriculteurs de poursuivre leurs activités en toute sécurité.
« Il est essentiel que les éleveurs s’éloignent des villages civils afin que les activités agricoles ne soient pas affectées et que les communautés puissent se sentir en sécurité. »
En attendant des solutions durables, la MINUSS dit poursuivre ses efforts pour instaurer un dialogue constructif entre les parties prenantes et encourager la mise en place de mécanismes de résolution pacifique des conflits.
ARD/te/Sf/APA
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