L’ex-Premier ministre malien entendu par la Cour suprême – DW – 05/03/2025

L’ancien Premier ministre du président Ibrahim Boubacar Keita, Moussa Mara, a été longuement entendu, ce mercredi, à la Cour suprême de Bamako. Il est rentré libre chez lui à l’issue de sept heures d’audition. La convocation de l’ancien locataire de la primature relance le débat autour de ce dossier, même si, officiellement, les autorités judiciaires n’ont rien laissé filtrer. 

« Lorsqu’on achetait l’avion présidentiel, j’étais ministre à l’époque, pas Premier ministre », a laché Mara. 

Invité sur un plateau de débat radio de Bamako, en novembre 2024, Moussa Mara avait voulu être clair sur le dossier relatif à l’achat de l’avion présidentiel dix ans plutôt :

« C’est seulement lorsque l’avion arrivait que j’ai été nommé chef de gouvernement. Voilà pourquoi ça fait parler. Pour rappel, le Boeing présidentiel a foulé le tarmac de l’aéroport de Bamako Senou en avril 2014 et c’est à cette même date que j’ai été désigné comme Premier ministre du président IBK. Mais cela n’empêche pas que si les autorités judiciaires veulent m’écouter autour de cette affaire, je me tiendrai à leur disposition », a-t-il declaré. 

La comparution de hauts responsables de l’Etat en tant que témoin, dont deux anciens chefs de gouvernement malien, Oumar Tatam Ly et Moussa Mara, lors du procès autour de l’achat de l’avion présidentiel, était notamment une demande des avocats de l’ancienne ministre de l’Economie et des Finances, Bouaré Fily Sissoko.

Transparence financière au Mali ?

Un avion Boeing à l'aéroport de Berlin, Allemagne (2024)
En 2014, le gouvernement malien a acquis un Boeing 737-700 BBJ pour environ 20 milliards de FCFA, sans appel d’offres préalableImage : Soeren Stache/dpa/picture alliance

Celle-ci est mise en cause dans la même affaire du Boeing présidentiel. Incarcérée depuis plus de trois ans, Bouaré Fily Sissoko n’a pas encore été jugée, le procès devant la session spéciale de la Cour d’assises de Bamako, tenue entre juillet et octobre 2024, ayant été ajourné.

La convocation de Moussa Mara, ce mercredi devant la Cour suprême, irait donc, selon certains observateurs, dans le sens de la poursuite de cette affaire. Même si l’intéressé lui-même n’a donné aucune indication sur la nature de cette convocation.

A l’époque des faits, Moussa Mara avait indiqué, lors de sa déclaration de politique générale, que le Boeing présidentiel avait coûté au total 20 milliards de francs CFA, tous frais inclus. Pendant qu’au même moment, le gouvernement annonçait 18,5 milliards de francs CFA.

Dans cette querelle sur les chiffres, le bureau du vérificateur général, une structure de l’Etat en charge du contrôle de la gestion des ressources publiques, révélait, de son côté, que l’avion présidentiel avait coûté 19 milliards de francs CFA, dont 1,4 milliard de commissions et autres frais payés à des intermédiaires proches du président IBK. 

 

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