Cela fait près de 30 ans que la guerre perdure à l’est de la République démocratique du Congo, ce qui en fait l’un des conflits les plus meurtriers. La recrudescence ces dernières semaines, et la prise de Goma et de Bukavu par le M23 appuyé des soldats rwandais a enfin mis cette tragédie sur la scène diplomatique et médiatique.
L’Internationale de l’Éducation est extrêmement préoccupée par l’impact dévastateur du conflit en cours dans la partie orientale de la RDC, suite à la récente recrudescence des combats qui ont causé la mort de milliers de personnes. Plus de 6 millions de personnes, dont 2,6 millions d’enfants, ont maintenant fui leur foyer et sont contraintes de vivre dans des conditions de surpeuplement et d’insalubrité. « L’Internationale de l’Éducation condamne fermement l’escalade de la violence et l’ingérence extérieure en violation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo, » a déclaré Dennis Sinyolo, directeur du bureau régional africain de l’IE.
Un système éducatif dévasté
« La crise actuelle a entrainé la fermeture de 2 594 écoles, dont 1483 au Nord-Kivu et 1 111 au Sud-Kivu, affectant 1 108 962 enfants », a déclaré le ministère de l’Éducation nationale et Nouvelle Citoyenneté de la RDC.
Les syndicats de l’éducation de la RDC déplorent qu’en plus des écoles bombardées, détruites et occupées par les rebelles les transformant ainsi en bases militaires, les bancs sont transformés en bois de chauffage par ces envahisseurs. De plus, la présence d’engins explosifs dans certaines écoles compromet gravement la sécurité des élèves et des enseignants.
Dans une tragédie sans précédent, une école a même été transformée en cimetière, illustrant l’horreur et le désastre qui frappent le secteur éducatif dans les zones de conflit.
Les villes de Goma et de Bukavu sont marquées par une forte psychose qui frappe directement les élèves et les établissements scolaires. Des cas de recrutement forcé des élèves par le M23 et l’armée rwandaise ont été documentés, affirme le ministère de l’Éducation nationale.
Que fait la communauté internationale?
La société civile congolaise critique fermement l’apathie de la communauté internationale face au conflit, notamment le fait que l’union européenne continue à envoyer des armes au Rwanda, malgré le fait que le Rwanda ait envahi l’est de la RDC.
Le Rwanda vole les ressources minières congolaises, et l’Union européenne a conclu un accord avec le Rwanda pour acheter ces matières premières des Congolais qui ont été volées. En effet, la Commission européenne a conclu cet accord avec le Rwanda, et deux mois après, le M23, ce mouvement rebelle soutenu par le Rwanda, a été conquérir la plus importante mine de coltan au Congo pour, en contrebande, voler ces ressources et les mettre sur les marchés internationaux.
La Commission européenne a de quelque sorte offert son feu vert aux Rwandais pour envahir le Congo. L’Europe se trouve ainsi du côté de l’agresseur, et tout cela pour le profit des multinationales sur le corps des Congolais, dont de nombreuses compagnies multinationales américaines.
En effet, le coltan est la principale matière première utilisée dans les téléphones intelligents et les ordinateurs portables. Le Rwanda est devenu, il y a quelques années, le principal pays producteur de coltan, alors qu’il n’y a aucune mine de coltan au Rwanda.
Alors pillages, destructions, des millions de morts, des centaines de milliers de personnes déplacées, des centaines de milliers de femmes violées et mutilées, il faut que ça cesse!
C’est une longue histoire de néocolonialisme qui se poursuit, après l’or au Mali, l’uranium au Niger, le gaz et le pétrole en Lybie. C’est toujours la même histoire de pillage. Les Africains en ont assez!
La pression européenne monte contre le Rwanda
Les 27 ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne étaient réunis le lundi 24 février à Bruxelles. Pour la première fois depuis la chute de Goma, ils ont enfin réussi à prendre une décision commune au sujet du rôle militaire du Rwanda en appui des milices rebelles du M23 en République démocratique du Congo.
Selon une publication sur Radio France International (RFI), « les 27 ont décidé de suspendre le dialogue politique avec le Rwanda pour les questions de sécurité et de défense. C’est la première conséquence tangible commune de la condamnation de l’action des forces armées rwandaises dans les Kivu. Cette suspension est un signal politique et les Européens soulignent que c’est une première étape. »
En effet, la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a déclaré qu’il y a une décision politique de mettre en œuvre des sanctions en fonction de la situation sur le terrain. « Nous avons exhorté le Rwanda à retirer ses troupes et le protocole d’accord concernant les matières premières essentielles sera réexaminé », a-t-elle déclaré.
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