Guerre au Soudan | Six morts dans un bombardement mené par des paramilitaires

(Port-Soudan) Six Soudanais ont été tués dans un bombardement mené par des paramilitaires contre un camp de déplacés frappé par la famine près d’El-Facher, la capitale provinciale assiégée du Darfour-Nord, a affirmé mercredi un groupe prodémocratie local.

Les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), engagés dans un conflit brutal avec l’armée régulière du Soudan depuis avril 2023, ont visé mardi le camp de réfugiés d’Abou Chouk et ses environs avec « de l’artillerie lourde », a déclaré le Comité local de résistance, un groupe prodémocratie qui documente et organise l’entraide entre habitants.

Le groupe a indiqué mercredi que les bombardements se poursuivaient et qu’ils avaient entraîné jusqu’à présent la mort de « six martyrs » et fait « un certain nombre de blessés ».

L’attaque intervient alors que les FSR assiègent depuis plusieurs mois El-Facher, la dernière capitale provinciale de la vaste région occidentale du Darfour, encore sous contrôle de l’armée.

Les combats autour de la ville ont vu les forces armées et leurs alliés repousser à plusieurs reprises les attaques de leurs adversaires tandis que les civils subissent le plus gros des bombardements incessants.

Les paramilitaires ont la main sur une grande partie de la vaste région occidentale du Darfour. L’armée contrôle l’est et le nord du pays et a récemment gagné du terrain dans la capitale Khartoum et dans le centre du Soudan.

Avec près de 1,7 million de personnes déplacées dans le seul Darfour-Nord, la situation humanitaire dans la région est désastreuse.

Selon les estimations de l’ONU, environ deux millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire extrême et 320 000 Soudanais sont frappés par la famine.

Ce fléau a déjà touché trois camps de déplacés autour d’El-Facher –, Zamzam, Abu Chouk et Al-Salam – et devrait s’étendre à cinq autres zones, dont El-Facher elle-même, d’ici mai.

La guerre au Soudan a coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes et en a déraciné plus de 12 millions, ce qui en fait la plus grande crise de déplacement au monde, selon les Nations unies.