Le 6 février, la cour administrative d’appel (CAA) de Bordeaux avait fait droit à une demande de l’association Mémoires et Partages, qui demandait à la maire de la commune, Maider Arosteguy (LR), de faire abroger, dans un délai de trois mois, deux délibérations municipales.
Daté du 22 octobre 1861 pour l’un, du 1er juillet 1986 pour l’autre, ces textes ont attribué le nom « La Négresse », respectivement, à un quartier puis à une rue de la ville. La cour a jugé cette appellation « de nature à porter atteinte à la dignité de la personne humaine ».
Problème: « les historiens que nous avons mandatés ont eu beau chercher, cette délibération de 1861 n’existe pas », a indiqué mercredi Mme Arosteguy, confirmant une information de la radio Ici Pays basque.
Aussi, l’avocat de la Ville a-t-il introduit une « requête en rectification d’erreur matérielle » auprès de la CAA pour qu’elle exclue de sa décision la mention du quartier.
« La cour a extrapolé des travaux d’historiens qui mentionnaient une délibération de 1861. En réalité, cette délibération ne concerne pas le baptême du quartier La Négresse, mais des travaux sur le lac du même nom (appelé Mouriscot aujourd’hui et situé dans le quartier, NDLR) », argue Me Pierre Cambot.
« Une situation ubuesque sur le plan juridique »
« On ne peut pas débaptiser un quartier que personne n’a jamais formellement baptisé », considère le conseil. « C’est une situation ubuesque sur le plan juridique », complète la maire.
Pour Mémoires et Partages, cette requête est une « énième élucubration » de la municipalité. « Quelle que soit l’origine de la dénomination, elle reste raciste et sexiste », fustige son président Patrick Serres, accusant la mairie de Biarritz de « mauvaise foi ».
La Ville, qui s’oppose à l’association depuis plusieurs années, s’est par ailleurs pourvue devant le Conseil d’État en ce qui concerne l’abrogation de la délibération de 1986. Mais la rue de « la Négresse » devra bien être débaptisée d’ici le 6 mai, ce recours n’étant pas suspensif.
Une réunion publique se tiendra par ailleurs le 11 mars pour présenter les conclusions d’un travail de recherche que la Ville a fait réaliser sur l’histoire du nom du quartier.
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