Un dialogue économique national pour redresser une économie en crise

Face à une dette publique massive et une crise énergétique profonde, le président ghanéen John Dramani Mahama a officiellement lancé un dialogue économique national. Cette initiative vise à trouver des solutions pour relancer l’économie du pays, alors que les défis financiers s’accumulent

Un constat alarmant de la situation économique

Lors de l’ouverture du dialogue, le président Mahama a souligné l’urgence de la situation. Selon l’Agence de presse africaine (APA), il a décrit une économie en grande difficulté, nécessitant des mesures immédiates.
Quelques jours plus tôt, lors d’un discours devant le Parlement, le chef de l’État avait déjà alerté sur l’ampleur de la dette publique, qui s’élève à 721 milliards de cedis ghanéens (environ 47 milliards de dollars). Il avait également révélé l’endettement massif de plusieurs entreprises publiques, notamment 68 milliards de cedis pour la compagnie d’électricité ECG et 32,5 milliards pour le Ghana Cocoa Board.

La crise énergétique aggrave encore la situation, avec un déficit de financement de 2,2 milliards de dollars et l’arrêt de 55 projets d’infrastructure faute de paiements.

Un dialogue pour tracer une feuille de route économique

Dans ce contexte critique, le dialogue économique national réunit des représentants du gouvernement, du secteur privé, de la société civile et des experts économiques. L’objectif est d’élaborer une stratégie commune pour relancer l’économie et restaurer la confiance des investisseurs.
Depuis son investiture le 7 janvier, le gouvernement Mahama a déjà mis en place des mesures d’austérité, réduisant les dépenses publiques et limitant l’endettement. Ces efforts commencent à porter leurs fruits, avec une baisse des taux d’intérêt, notamment le rendement des bons du Trésor à 91 jours, qui est passé de 28,51 % début janvier à 24,48 % fin février.

Vers une restructuration de la dette et des réformes économiques

Parallèlement au dialogue, le président Mahama a annoncé la signature d’un protocole d’accord avec les créanciers officiels du Ghana, étape clé vers une restructuration de la dette. Il a également précisé que la présentation du budget 2025 au Parlement suivra ce dialogue, tandis que la quatrième revue du programme du FMI est prévue du 2 au 15 avril.

Dans un souci de réduction des coûts, le président s’est engagé à limiter la taille du gouvernement et à rationaliser l’administration présidentielle. Il a aussi promis une série de réformes, notamment un plan d’investissement de 10 milliards de dollars pour les infrastructures et une réforme fiscale destinée à stimuler la croissance.

Un tournant décisif pour l’avenir économique du Ghana

Les conclusions et recommandations issues de ce dialogue économique national joueront un rôle crucial dans l’orientation des politiques économiques du pays. Alors que le Ghana tente de sortir d’une crise financière sans précédent, le président Mahama espère insuffler une nouvelle dynamique à l’économie et alléger les difficultés de la population.


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