comment le gouvernement compte changer la décharge de Mbeubeuss ? – La Nouvelle Tribune

Le Sénégal amorce un virage stratégique dans la gestion de ses déchets avec un ambitieux projet de modernisation de la décharge de Mbeubeuss, située à l’est de Dakar. Longtemps perçue comme une plaie environnementale, cette immense décharge à ciel ouvert est appelée à devenir un modèle de gestion durable des déchets.

Lors de sa récente visite sur le site, Moussa Bala Fofana, ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, a officialisé le lancement des travaux de requalification de Mbeubeuss. Ce programme, estimé à 26 milliards de FCFA, ambitionne de réduire l’impact écologique de la décharge, de stimuler l’économie circulaire et de générer de nouveaux emplois, notamment pour les jeunes issus des quartiers environnants.

Le projet, mené en collaboration avec le Projet de promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides au Sénégal, concerne 40 hectares sur les 114 que compte la décharge, soit près d’un tiers de sa surface. Il vise notamment à mettre fin aux dépôts anarchiques de déchets, développer des infrastructures de tri et de recyclage et améliorer les conditions de travail des récupérateurs de déchets

Depuis des décennies, Mbeubeuss est synonyme de pollution et de précarité. Déversoir quotidien de près de 2 000 tonnes de déchets, elle est source de problèmes sanitaires majeurs pour les milliers de récupérateurs et les riverains exposés à des émanations toxiques.

Conscient des enjeux, le gouvernement veut en finir avec cette image de « décharge à ciel ouvert ». « Le président de la République nous a demandé d’éliminer les décharges publiques, car elles posent de sérieux problèmes environnementaux, sanitaires et même touristiques », a rappelé le ministre. Si l’objectif premier est environnemental, cette transformation offre aussi d’importantes perspectives économiques.

En structurant la filière de gestion des déchets, l’État compte formaliser les activités des récupérateurs, leur offrir des conditions de travail plus dignes et développer un écosystème de recyclage performant. Dans cette optique, des unités de tri et de valorisation verront le jour, permettant la reconversion des déchets plastiques, organiques et métalliques en matières premières réutilisables. Cette nouvelle dynamique pourrait attirer des investisseurs et favoriser l’émergence d’un secteur formel de l’économie circulaire au Sénégal