Les gouvernements fédéral et provincial annoncent un financement de plus de 13,3 millions $ pour soutenir l’innovation et la durabilité dans le secteur des pêches au Nouveau-Brunswick.
Le député fédéral d’Acadie-Bathurst, Serge Cormier, et le ministre provincial de l’Agriculture, de l’Aquaculture et des Pêches du Nouveau-Brunswick, Pat Finnigan, étaient à Shippagan jeudi pour procéder au dévoilement.
L’investissement est rendu possible par l’entremise du Fonds des pêches de l’Atlantique (FPA).
L’annonce de jeudi permet de financer neuf projets totalisant 13 350 111$. Six de ces projets se trouvent dans la circonscription fédérale d’Acadie-Bathurst et la Péninsule acadienne.
«Ces groupes-là ont aussi mis des montants d’argent de leur propre entreprise. C’est à ça aussi qu’il faut penser. Ce n’est pas seulement l’argent du gouvernement», a précisé le député Serge Cormier.
Il prenait part à l’événement pour la ministre fédérale des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Diane Lebouthillier.
Le financement est réparti de la façon suivante: 3 484 815$ pour la Fédération régionale acadienne des pêcheurs professionnels (FRAPP); 3 millions $ pour Benson Lobster; 1 830 000$ pour l’Association coopérative des pêcheurs de l’Île; 1 417 500$ pour Kelly Cove Salmon et Cooke Aquaculture; 1 053 000$ pour North Taste Flavorings; 879 936$ pour True North Salmon Limited Partnership et Cooke Aquaculture; 681 192$ pour Ichiboshi L.P.C.; 547 584$ pour Pêcheries Bas-Caraquet Fisheries et 456 084$ pour Clover Leaf Seafoods.
McGraw Seafood recevra aussi des fonds pour l’acquisition et l’installation d’une chaîne de transformation automatisée du sébaste et autres espèces. Les montants seront annoncés ultérieurement.
Selon le député fédéral, des ententes sont sur le point d’être signées au sujet de ce 10e projet financé.
Serge Cormier a fait savoir que le premier projet annoncé, soit celui de la FRAPP, était en lien avec l’industrie de la crevette. «Je sais que c’est une industrie qui a passablement été affectée dans les dernières années», a-t-il mentionné.
Le groupe de crevettiers membres de la FRAPP a proposé un projet pour évaluer la pêche au sébaste et voir comment elle peut être améliorée et devenir lucrative.
Près de 3,5 millions $, dont 1 million $ du gouvernement provincial, serviront ainsi à la mise en œuvre d’une pêche de transition au sébaste.
L’initiative vise à évaluer la rentabilité de cette pêche, identifier les engins permettant de minimiser les captures accessoires, mesurer, quantifier la qualité du produit et évaluer les meilleures options de transformation.
«On veut essayer d’être là le plus possible pour soutenir cette industrie», a ajouté le député fédéral.
Le ministre provincial Pat Finnigan a indiqué que soutenir la capacité de la flotte de crevettiers à s’adapter et à se diversifier est une priorité pour le Nouveau-Brunswick.
Il a d’ailleurs l’intention de revenir dans la Péninsule au cours des mois à venir, lors du début de la pêche au sébaste.

Plusieurs intervenants des pêches et quelques politiciens étaient présents jeudi lors de l’annonce d’un financement de 13,3 millions $ du Fonds des pêches de l’Atlantique. – Acadie Nouvelle: Mario Tardif

Le directeur général de la Fédération régionale acadienne des pêcheurs professionnels, Jean Lanteigne. – Acadie Nouvelle: Mario Tardif
Savoir s’adapter
On parle d’une quarantaine de sorties en mer par 9 des 11 crevettiers membres de la FRAPP qui veulent tenter de pêcher le fameux poisson rouge appelé sébaste.
«Le projet de transition, c’est un projet d’essai, de démonstration pour voir si ça vaut la peine de le faire et si c’est possible de le faire. Après, les pêcheurs seront à même de décider s’ils veulent continuer ou pas dans cette avenue», a expliqué le directeur général de la FRAPP, Jean Lanteigne.
«Il y a beaucoup d’inconnus et la seule façon de voir, c’est d’aller à la pêche, faire plusieurs sorties et d’examiner les résultats que l’on obtient. Espérons que ce sera positif et si c’est le cas, à ce moment-là on sera capable d’envisager une vision à moyen terme de cette pêcherie.»
«Les exigences imposées par le MPO (Pêches et Océans) sont contraignantes et dispendieuses, mais nous avons demandé l’ouverture de la pêche, et nous avons obtenu ça. Pas dans la répartition, les volumes et les conditions que nous voulions, mais soyons positifs, la pêche au sébaste est devenue possible», a exposé Jean Lanteigne.
Les pêcheurs ont l’intention de mettre à l’essai deux types de chaluts, soit le chalut de fond régulier et un autre désigné comme semi-pélagique.
«Le sébaste est un poisson qui se tient au fond mais parfois monte dans la colonne d’eau. À ce moment-là, tu ne peux pas le pêcher avec un poisson de fond», a informé le DG de la FRAPP.
Le chalut semi-pélagique a pour sa part l’avantage de pouvoir aller dans le milieu de la colonne d’eau, mais aussi au fond.
La pêche au sébaste devrait commencer vers la mi-juin et mi-juillet pour se poursuivre jusqu’à la fin novembre.
Que feront-ils du financement?
À Pêcheries Bas-Caraquet Fisheries, le financement annoncé jeudi servira à l’achat et l’installation d’équipement de transformation et d’emballage de homard, du crabe, ainsi qu’une capacité d’entreposage frigorifique accrue.
Ichiboshi L.P.C. utilisera le soutien financier pour moderniser les équipements de cuisson et de refroidissement utilisés principalement pour la transformation du crabe des neiges.
L’Association coopérative des pêcheurs de l’Île vise l’augmentation de sa capacité de transformation du homard, l’aménagement d’un vivier et l’installation d’équipement d’automatisation.
North Taste Flavorings se servira du financement pour l’achat et l’installation des équipements d’évaporation pour la production des stocks, de concentré et des extraits de fruits de mer.
Qu’est-ce que le Fonds des pêches de l’Atlantique?
Lancé en 2017, le Fonds des pêches de l’Atantique (FPA) permet d’investir 400 millions $ en vue d’appuyer le secteur du poisson et des fruits de mer au pays. Ce programme de contribution est financé conjointement par les deux paliers de gouvernement.
Le FPA continuera d’investir dans des projets jusqu’au 31 mars 2026, date à laquelle tous les projets financés devront être terminés.
Au cours des années, ce fonds a servi à moderniser des usines, utiliser de nouvelles technologies ou à innover dans l’industrie de la pêche.
Selon le député fédéral Serge Cormier, 30 millions $ de ces 400 millions $ ont été investis dans Acadie-Bathurst au cours des années.
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