Invitée de notre JT du 6 mars 2025, la ministre des Sports est revenue sur la lutte contre le dopage. Dans cette optique, depuis décembre 2024, la Polynésie française a mis en place un cadre juridique. Les contrôles commenceront au troisième trimestre 2025. Nahema Temarii a également évoqué les préparatifs des prochains Jeux du Pacifique, notamment du besoin de rénover nos infrastructures sportives complètement dépassées.
« La lutte contre le dopage ne fait pas de différence. Toutes les disciplines sportives sont concernées », rappelle Nahema Temarii, ministre de la Jeunesse et des Sports. L’objectif est avant tout d’accompagner les athlètes, en leur fournissant une meilleure connaissance des réglementations et des produits interdits.
Car si la culture du dopage n’existe pas encore véritablement en Polynésie, les cas d’infractions par méconnaissance ne sont pas rares. « En 2013, un cas avait été signalé, et récemment encore, des sportifs ont été pris sans intention de tricher. Il s’agissait de médicaments prescrits, mais contenant des substances interdites », précise la ministre.
La sensibilisation ne s’arrête pas aux sportifs. Elle concerne aussi leur entourage : familles, encadrants et même le staff médical, afin d’éviter toute infraction involontaire.
Dès septembre 2025, les contrôles antidopage vont débuter, mais ils ne seront pas systématiques. La Polynésie ne dispose pas des moyens nécessaires pour tester tous les athlètes, à l’image des pratiques dans les événements sportifs internationaux. « Les contrôles seront réalisés de manière aléatoire, en partenariat avec l’Agence Française de Lutte contre le Dopage (AFLD), notre partenaire historique », rappelle Nahema Temarii.
Le choix des compétitions à contrôler ne dépendra pas du ministère des Sports, garantissant ainsi l’impartialité du processus. Les échantillons ne seront pas envoyés en Australie, le seul laboratoire agréé du Pacifique, car la Polynésie ne réalise pas assez de tests pour correspondre aux critères du laboratoire. « On peut compter sur notre partenaire historique, l’AFLD, qui va en fait objectiver et rendre les process particulièrement neutres »
En vue des Jeux du Pacifique 2027, la Polynésie va bénéficier d’un soutien financier de l’État à hauteur de 2,6 milliards cfp pour la réhabilitation et la construction des infrastructures sportives. « Le constat est triste : nos infrastructures ne sont plus aux normes et certaines ne sont plus praticables », déplore la ministre des Sports.
Le budget total d’investissement s’élève à 13 milliards cfp. Toutefois, les contraintes liées aux marchés publics ralentissent le processus. Malgré cela, le gouvernement se veut rassurant. « Nous faisons tout notre possible pour livrer les infrastructures à temps. À ce stade, il n’est pas question de retard ».
Cependant, le Pacific Games Council, l’organisme responsable des Jeux, a déjà été informé que certaines installations ne seront pas prêtes pour juillet 2026.
Outre les Jeux du Pacifique, la Polynésie s’engage à financer la participation des athlètes à plusieurs compétitions internationales. Pour les Mini-Jeux du Pacifique à Palau en juin-juillet, le gouvernement prend en charge l’intégralité des frais de déplacement des sportifs, soit 11 millions cfp.
Concernant les Championnats du monde de va’a marathon au Brésil en août, les besoins initiaux estimés par la fédération étaient de 100 millions cfp, mais une rallonge pourrait être nécessaire. « Le ministère n’a pas de baguette magique. Cet argent appartient au peuple et nous ne pouvons pas accorder des rallonges financières à la dernière minute », souligne Nahema Temarii.
Cependant, des discussions auront lieu avec les fédérations pour trouver des solutions et assurer un soutien aux athlètes qui représenteront la Polynésie à l’international.
La ministre des Sports invitée du JT parle de lutte anti-dopage et de la préparation des prochains Jeux du Pacifique
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