Le Soudan porte plainte contre les Emirats arabes unis pour soutien au ‘génocide sur son territoire’, Dubaï dément une fois de plus 

Khartoum (© 2025 Afriquinfos)- Le Soudan a saisi la Cour internationale de justice (CIJ) d’une requête dans laquelle, il accuse les Émirats Arabe Unis de soutenir le génocide au Darfour en apportant un soutien financier, politique et militaire aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Une collusion que dément le royaume du Golfe.

C’est la Cour internationale de Justice (CIJ) qui à travers un communiqué en date du 6 mars 2025, a informé de la requête introduite par le Soudan. Dans celle-ci, Khartoum affirme que les Émirats arabes unis se rendent complices d’un génocide en raison de leur soutien présumé aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). On peut lire dans le document que les Émirats sont « complices du génocide des Masalit [une ethnie soudanaise] en raison de leurs directives et de leur soutien financier, politique et militaire considérable à la milice rebelle FSR ». « Les Émirats arabes unis alimentent la rébellion et soutiennent la milice qui a commis le crime de génocide au Darfour-Occidental », est-il écrit dans la requête du Soudan. Les autorités soudanaises accusent les Émirats arabes unis de manquer à leurs obligations en vertu de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948 des Nations unies « en tentant de commettre un génocide, en conspirant pour commettre un génocide, en incitant au génocide, en se rendant complices d’un génocide et en ne prévenant et en ne punissant pas le génocide ».

Khartoum a appelé la CIJ, qui statue sur les différends entre pays, à émettre des ordonnances d’urgence – des « mesures provisoires » dans le vocabulaire de la cour – notamment pour forcer les Émirats arabes unis à payer des réparations. Ces derniers « doivent réparer intégralement le préjudice causé par leurs actes internationalement illicites, notamment en indemnisant les victimes de la guerre », a affirmé le Soudan dans sa requête.

En réponse à la requête soudanaise, Abou Dhabi a fustigé la plainte, et a nié tout soutien aux FSR. « Cette requête récente (…) n’est rien d’autre qu’un coup de communication cynique visant à détourner l’attention », a déclaré un responsable émirati dans un communiqué transmis à l’AFP. « Les Émirats arabes unis demanderont le rejet immédiat de cette requête infondée. »

Le conflit au Soudan démarré en avril 2023, qui oppose l’armée régulière, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des FSR de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo, a fait des milliers de victimes et 12 millions de déplacés.

Boniface T.

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