le casse-tête de la ministre des Sports


Alors que le Sénat a approuvé le mois dernier une proposition de loi, vivement soutenue par le gouvernement, visant à interdire le port de signes religieux, notamment le voile, lors de toutes les compétitions sportives, y compris au niveau amateur, la ministre des Sports, Marie Barsacq, a donné sa position sur ce dossier ce samedi 8 mars sur France Info.

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« L’enjeu sur cette question est double : s’assurer à la fois que la pratique sportive est éloignée de toutes les dérives sectaires et intégristes, et donner accès au sport à toutes et à tous. C’est un point d’équilibre qu’il nous faut trouver », a défendu la ministre. « On doit lutter contre toutes les formes de dérives dans le sport », a-t-elle poursuivi.

Le sport français adopte des positions divergentes sur cette question sensible : tandis que certaines fédérations, comme celle de handball, autorisent le port du voile, d’autres, comme le football ou le volley-ball, l’interdisent.

Un équilibre « compliqué à trouver »

Dans le détail, l’interdiction du port du voile concerne uniquement les fédérations délégataires (soit 81 sur les 112 fédérations agréées) et les compétitions nationales, régionales et départementales. « En mettant en place cette restriction de l’interdiction, plutôt qu’en la généralisant à toutes les fédérations et aux entraînements, on ouvre tout de même l’accès à la pratique sportive à toutes et à tous. L’interdiction n’est pas globale, mais l’équilibre est compliqué à trouver, oui », justifie la ministre.

Concernant l’intégrisme dans le milieu sportif, Marie Barsacq estime que « pour l’heure le sujet est assez peu documenté et les dérives dans le sport sont loin d’être majoritaires. Et puis il faut aussi reconnaître le rôle émancipateur du sport, et donc en préserver l’accès à toutes et à tous ». Pourtant, un rapport parlementaire publié mercredi 5 mars met en garde contre la montée de « multiples et inquiétantes dérives communautaristes et islamistes » dans le sport. Selon les rapporteurs, Julien Odoul (Rassemblement national) et Caroline Yadan (Ensemble pour la République), plus de 500 clubs seraient confrontés à de tels comportements, estimant que « la cote d’alerte est dépassée ».

Trois ans plus tôt, une étude de l’Institut des hautes études du ministère de l’Intérieur concluait que les données collectées ne permettaient pas d’identifier un phénomène structurel ni même significatif de radicalisation ou de communautarisme dans le sport.

« Ce sujet ne fait pas partie des priorités du gouvernement »


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« C’est un sujet de société qui dépasse largement le sport. Et après il y a parfois un prisme qui a comme un effet grossissant, où on peut avoir l’impression que dans le sport il y a plus d’actes de radicalisation qu’ailleurs. Aujourd’hui, ce qui nous manque vraiment, c’est de qualifier quantitativement les délits. Et aujourd’hui on ne sait pas le faire », déplore Marie Barsacq.

La proposition de loi doit désormais trouver sa place dans l’agenda de l’Assemblée nationale avant d’être soumise au vote des députés. « Aujourd’hui, ce sujet ne fait pas partie des priorités du gouvernement », selon la ministre des Sports.


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