Boycotter les produits américains : « Mieux vaut ça que l’annexation »

Les restaurants n’ont pas le choix de s’adapter à l’imposition par les États-Unis de tarifs douaniers sur les produits canadiens. Pour certains, cependant, s’éloigner des produits américains est surtout une question de valeurs.

À Shediac, au Nouveau-Brunswick, le propriétaire du bistro Le Moque-Tortue a décidé de retirer catégoriquement les produits américains de son établissement.

Les volte-face du président Donald Trump sur les tarifs ne convaincront pas Sébastien Després de les remettre sur le menu.

Jusqu’à ce que les idées, ou les jokes, d’annexation et de 51e [État] arrêtent, moi je vais garder le cap, déclare le restaurateur.

Au Moque-Tortue, les vins des autres pays sont offerts, et on peut se passer des alcools des États-Unis pour préparer les cocktails.

Ç’a été super bien accepté. Je n’ai pas su d’un seul de mes serveurs qu’il y a eu un seul client qui avait été déçu de nos changements, affirme Sébastien Després.

Ce ne sont pas tous les produits de consommation dont l’origine est claire.

Quand on regarde dans la chaîne d’approvisionnement, il n’y a pas juste le produit d’origine qui provient des États-Unis. Des fois on a un produit canadien qui est emballé avec un emballage qui provient des États-Unis, souligne Dominique Ratté, copropriétaire du Café Archibald et du restaurant Guacamole, à Moncton.

Pour la restauratrice, l’exercice consiste surtout à éviter d’augmenter la facture de ses clients.

Les deux entrepreneurs redoutent une période financière difficile.

C’est la même chose qui nous est arrivée pendant la COVID, avance Sébastien Després.

Une éventuelle hausse du prix des aliments leur fait craindre une diminution de la fréquentation des restaurants et une baisse de revenus, mais cela n’ébranle pas sa résolution.

Mieux ça que l’annexation. Mieux ça que ne rien faire et prétendre qu’il n’y a rien qui arrive, dit-il.

D’après le reportage de Katherina Boucher