Le Sénégal vers une « dérogation » après le rapport de la Cour des comptes (FMI) | APAnews

Favorable à une éventuelle « dérogation » envers le Sénégal, le Fonds monétaire international (FMI) a exprimé son soutien au gouvernement sénégalais dans ses efforts pour « maintenir » la viabilité budgétaire, suite à la publication du rapport de la Cour des comptes qui a révélé l’ampleur réelle des déficits publics et de la dette.

« Nous sommes activement engagés dans des discussions avec les autorités sénégalaises concernant le rapport de la Cour des comptes et les erreurs déclarées dans le cadre du programme du FMI », a indiqué Julie Kozack, directrice de la communication du FMI, lors d’un point de presse à Washington, jeudi dernier.

« La Cour a confirmé que le déficit budgétaire et la dette avaient été sous-estimés entre 2019 et 2023 », a-t-elle précisé, tout en ajoutant que « le FMI n’impose aucune sanction pour de telles fausses déclarations ».

La porte-parole a souligné que la direction du FMI prendra une décision concernant les prochaines étapes, expliquant que celles-ci « pourraient inclure une dérogation, potentiellement accompagnée d’une renonciation sans demande de remboursement ». Elle a insisté sur le fait que le FMI travaillait étroitement avec les autorités sénégalaises pour soutenir leurs efforts en matière de viabilité budgétaire et de gestion de la dette.

Dans le cadre de son audit des finances publiques, la Cour des comptes a révélé, dans un rapport publié en février, que la dette totale du Sénégal atteignait 18 558,91 milliards de francs CFA au 31 décembre 2023, soit 99,67% du PIB, un taux bien supérieur à celui annoncé par l’ancien gouvernement. Le déficit budgétaire pour 2023, recalculé, s’élève quant à lui à 12,3 %, contre 4,9 % initialement prévus.

Suite à cette publication, plusieurs agences de notation ont dégradé la réputation du Sénégal, réduisant ainsi les marges de manœuvre du gouvernement, qui insiste sur sa « démarche de vérité » dans un contexte économique difficile.

Julie Kozack a précisé que les discussions entre le FMI et le Sénégal concernaient « les mesures nécessaires pour rectifier les erreurs de déclaration ». Elle a également rappelé que la résolution de ces erreurs, conformément à la politique du FMI, constitue une condition préalable pour tout financement futur.

ODL/te/Sf/APA

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