Le président nigérien a formulé la demande pour la reconnaissance de l’AES par la Cédéao, lors de la visite du chef d’État ghanéen qui poursuit sa tournée dans les pays de l’Alliance des États du Sahel ce lundi à Ouagadougou.
Lors de la visite officielle du président ghanéen John Dramani Mahama au Niger ce dimanche, le président nigérien, le général Abdourahamane Tiani, a formulé une demande importante concernant les relations entre deux blocs régionaux d’Afrique de l’Ouest.
D’après un communiqué publié lundi par la présidence ghanéenne, le général Tiani a souligné « la nécessité d’une collaboration et d’une reconnaissance de l’Alliance des États du Sahel (AES) par la Cédéao » lors de leurs échanges. Toutefois, cette requête ne figure pas dans le communiqué officiel conjoint, qui mentionne simplement des « discussions dans une atmosphère cordiale » ayant permis « un examen approfondi sur les défis qui se posent aux deux pays et les sujets majeurs qui font l’actualité, aux plans sous régional et international ».
Cette demande rejoint les discussions que M. Mahama a eues la veille au Mali, où il a exprimé son désir de voir « des relations décentes » entre la Confédération des États du Sahel et la Cédéao. À Bamako, le président ghanéen a insisté sur la nécessité de rétablir la confiance entre ces blocs, soulignant un « manque de confiance » entre leurs dirigeants qu’il conviendrait de corriger pour permettre un « respect mutuel ».
Cette tournée diplomatique du président ghanéen dans les pays membres de l’AES, qui se poursuit ce lundi au Burkina Faso, intervient dans un contexte régional particulièrement tendu, suite à la sortie officielle du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la Cédéao le 29 janvier dernier. Depuis cette rupture, les trois pays ont intensifié leur coopération, notamment par l’adoption d’un nouveau passeport et d’un nouveau drapeau, tout en renforçant leur collaboration en matière de défense et de sécurité.
Le président Mahama, qui a rencontré le président ivoirien Alassane Ouattara le 5 mars pour plaider en faveur du retour des trois pays au sein de la Cédéao, a également désigné un envoyé spécial pour l’AES depuis son retour au pouvoir.
Malgré leur retrait de l’organisation régionale, les trois pays de l’AES ont maintenu la libre circulation des citoyens de la Cédéao, et cette politique a été confirmée dans le communiqué de la Cédéao du 29 janvier. L’institution ouest-africaine a également assuré la continuité de certains droits fondamentaux, dont la circulation des biens, des services et des personnes, en vertu « de l’esprit de solidarité régionale ».
AC/Sf/APA
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