Sénégal: la revendication des enseignants du supérieur satisfaite | APAnews

Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) du Sénégal a annoncé la signature, le 7 mars 2025, d’un décret révisé qui intègre la réversion des pensions aux ayants-cause des enseignants-chercheurs décédés.

« Après l’expiration du préavis de grève du 13 janvier 2025 et après la lutte entamée par le SAES ainsi que la rencontre tripartite Syndicats, Gouvernement-Patronat, le Décret a été finalement signé le 7 mars 2025 », déclare le SAES dans un communiqué publié dimanche, saluant cette mesure des nouvelles autorités qui met fin à plusieurs mois de revendications et de luttes syndicales et marque un tournant pour les familles des enseignants-chercheurs disparus.

Selon le syndicat, cette nouvelle version du décret intègre des mesures cruciales, notamment la réversion des pensions aux ayants-cause, ainsi que l’inclusion de la prime de recherche dans le calcul de la liquidation des pensions. Le décret impose également la régularisation des cotisations des enseignants en service détaché, préalable pour pouvoir prétendre à l’allocation spéciale de retraite.

Le SAES a souligné que les enseignants-chercheurs ont « intégralement financé leur retraite », rejetant ainsi les « fausses allégations » qui circulent à ce sujet. Le syndicat a rappelé qu’une des principales revendications portait sur la non-réversion des pensions aux familles des enseignants-chercheurs décédés, situation qui perdurait depuis 2020. Selon le code des pensions, les ayants-cause des fonctionnaires décédés doivent percevoir une réversion de la pension, fixée à 50 % pour les conjoints et 10 % pour les orphelins de moins de 21 ans. Cependant, les familles des enseignants-chercheurs percevaient historiquement une somme bien inférieure, soit seulement 13 % du salaire net, malgré l’augmentation des cotisations et de la charge de travail.

Le SAES rappelle qu’à la suite du protocole d’accord signé le 6 janvier 2023, le gouvernement s’était engagé à rétablir les droits des veuves et veufs, conformément aux textes en vigueur. Le projet de décret, examiné et adopté par le Conseil des ministres en février 2024, a été réintroduit dans le circuit administratif après des démarches menées par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.

Le SAES a exprimé sa gratitude envers ses militants pour leur mobilisation, qu’il qualifie d’exceptionnelle, dans la lutte pour réparer l’injustice subie par les familles des enseignants décédés. Toutefois, le syndicat appelle à la vigilance et à la poursuite des actions pour la satisfaction des autres revendications inscrites dans le protocole d’accord du 6 janvier 2023, notamment l’achèvement des infrastructures universitaires, le recrutement de nouveaux enseignants, ainsi que la révision du guide d’évaluation des enseignants-chercheurs du CAMES.

Plusieurs journaux ont évoqué le sujet ce lundi. Sud Quotidien s’attend à un « vent de décrispation dans la crise des universités » après que l’État a cédé sur certaines revendications du SAES. Pour Le Quotidien, « la lutte a fini par payer », notant que le décret sur les pensions des enseignants-chercheurs a été réintroduit et signé le 7 mars.

Le Soleil note de son côté que « l’Etat signe, le SAES applaudit » la nouvelle version du décret sur les pensions de retraite des enseignants du supérieur. La signature de ce document était le principal point de revendication du syndicat, bien qu’il appelle à une mobilisation continue pour la satisfaction des autres doléances. Ce décret marque un engagement du gouvernement à honorer une promesse faite depuis décembre dernier, réaffirmée lors de la rencontre tripartite du 27 février dernier entre les syndicats et le patronat, rappelle le quotidien national

ODL/ac/Sf/APA

Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.