Au Gabon, l’élection présidentielle prévue le 12 avril se jouera entre quatre candidats

L’élection présidentielle prévue le 12 avril au Gabon va se jouer entre quatre candidats, dont le général de brigade porté au pouvoir depuis le putsch d’août 2023, Brice Oligui Nguema, et l’ancien premier ministre, Alain-Claude Bilie-By-Nze, selon la liste officielle publiée dimanche 9 mars.

« Au total trente-quatre compatriotes ont retiré ou fait retirer les formulaires de déclaration de candidatures (…), vingt-trois dossiers de candidatures ont été déposés » et quatre ont été « jugés recevables », a annoncé le ministre de l’intérieur, Hermann Immongault, au cours d’un point de presse sans détailler les motifs des rejets.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au Gabon, le général Brice Oligui Nguema se taille une Constitution sur mesure

Le ministre a ensuite déroulé les noms de l’actuel président de la transition, Brice Oligui Nguema, du dernier premier ministre du président déchu Ali Bongo, Alain-Claude Bilie-By-Nze – que la presse gabonaise présente comme son adversaire le plus sérieux –, d’un juriste inspecteur des impôts, Joseph Lapensée Essingone, et d’un médecin, Stéphane Germain Iloko Boussengui.

Le dossier du sénateur Jean-Rémy Yama, figure du syndicalisme gabonais, n’a pas été retenu. Ce dernier dispose, comme les dix-huit autres prétendants éliminés, d’un droit de recours devant le Conseil constitutionnel.

Répondre à l’appel de « l’Esprit saint »

Brice Oligui Nguema avait promis de rendre le pouvoir aux civils au terme de la transition ouverte par le « coup de la libération », qui a renversé la dynastie Bongo après cinquante-cinq ans de pouvoir.

Une fois la nouvelle Constitution adoptée et le code électoral réformé, avec notamment une nouvelle clause autorisant les militaires à briguer un mandat, l’ancien chef de la garde républicaine a officialisé sa candidature lundi 3 mars, jour de son 50e anniversaire, en affirmant répondre aux « nombreux appels » du peuple et à celui de « l’Esprit saint ».

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Au Gabon, le général Brice Oligui Nguema, tombeur et héritier du système Bongo

Il a ensuite déposé samedi son dossier de candidature, en costume civil, en annonçant avoir obtenu sa « mise en indisponibilité » auprès du ministère de la défense, comme l’exige la procédure.

« Je suis apte à faire de la politique et même occuper la fonction suprême », a-t-il déclaré à la presse, en précisant qu’il se présenterait « en indépendant ». « Il n’y a pas de raisons de créer un parti. Le temps ne nous le permet pas (…). Je vais mettre en place une plateforme que nous allons appeler “Le mouvement des bâtisseurs” », a-t-il ajouté en invitant « les associations, les partis politiques, les syndicats, la jeunesse, l’élite intellectuelle » à le rejoindre pour « bâtir ce pays et aller de l’avant ».

Newsletter

« Le Monde Afrique »

Chaque samedi, retrouvez une semaine d’actualité et de débats, par la rédaction du « Monde Afrique »

S’inscrire

La campagne électorale doit commencer le 29 mars. Le décret fixant la présidentielle ne précise pas de date pour le deuxième tour prévu par la Constitution en cas de ballottage.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Coup d’Etat au Gabon : la dynastie Bongo, une histoire française

La présidentielle du 26 août 2023 avait opposé dix-neuf candidats. Quatre jours plus tard, alors que la télévision nationale venait de proclamer la victoire d’Ali Bongo au premier tour, une junte militaire menée par le général Oligui proclamait la « fin du régime » en dénonçant des résultats truqués. Le putsch sans effusion de sang a donné lieu à des scènes de liesse dans les quartiers populaires de Libreville.

Depuis le 30 août 2023, l’ancien président Ali Bongo vit dans sa résidence privée de Libreville. Son épouse, Sylvia, 61 ans, et son fils Noureddin, 33 ans, ont été placés en détention avec des accusations de malversations financières.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu

Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.