Actualités économiques Nigéria – Ghana semaine du 3 mars 2025

 

LE CHIFFRE A RETENIR

23,1%

C’est le taux d’inflation en glissement annuel enregistré par le Ghana en février 2025.

 

 

Gita Gopinath, directrice générale déléguée du FMI, rassure sur le profil de risque du Nigéria

Gita Gopinath, directrice générale déléguée du Fonds monétaire international (FMI) en visite au Nigéria a déclaré dans un entretien à la presse que le niveau de dette publique du pays était modéré et qu’il ne « présentait pas de risque élevé ».

Le niveau d’endettement du Nigéria a augmenté de manière notable en 2023 en conséquence de la forte dépréciation du naira, passant de 40% du Produit intérieur brut (PIB) en 2022 à 46% du PIB en 2023. La part de dette externe sur la dette publique totale s’est également élargie (de 39% à 50% de la dette totale entre le troisième trimestre 2023 et le troisième trimestre 2024), tout en restant à un niveau soutenable (environ 23% du PIB en 2024).

D’après les dernières projections du FMI d’octobre 2024, le niveau d’endettement du Nigéria devrait converger vers 49% du PIB à l’horizon 2029, il est estimé à 51% du PIB en 2024.

Gita Gopinath a souligné par ailleurs la nécessité pour le Nigéria de mobiliser davantage de revenus et de consolider la collecte fiscale. Elle a également cité le rôle de la Banque centrale du Nigéria et son positionnement adéquat pour lutter contre l’inflation et stabiliser le naira.

 

Le Nigéria devient le 77ème actionnaire de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD)

Le Nigéria est devenu le 77ème actionnaire de la BERD mardi 4 mars 2025.

Le Nigéria a également exprimé son souhait de devenir un pays d’intervention pour la banque de développement, afin de bénéficier des financements et programmes de soutiens de la BERD, principalement à destination du secteur privé.

Le Nigéria avait soumis sa demande pour rejoindre la BERD en avril dernier. Cette nouvelle s’inscrit dans la stratégie de la BERD d’étendre ses opérations en Afrique sub-saharienne et en Irak à partir de 2025.

 

Le Président du Nigéria Bola Tinubu a ratifié le budget pour l’année 2025

Le Président du Nigéria a ratifié le budget 2025 voté par le Parlement en février. Le budget du pays pour l’année 2025 représente 55 000 Md NGN, soit 37 Md USD. Ce budget prévoit un déficit primaire (avant remboursement de la dette) de l’ordre de 1,5% du PIB. Le service de la dette représente 26% des dépenses prévues.

 

La production d’électricité du Nigéria dépasse les 6 000 MW pour la première fois

Le ministère de l’Énergie a annoncé avoir dépassé la barre symbolique de 6 000 MW de production électrique sur une journée pour la première fois début mars. Initialement, le gouvernement avait fixé cet objectif pour décembre 2024. Ce record reflète les efforts mis en œuvre pour moderniser et développer les infrastructures électriques du pays.

 

L’indice de confiance des investisseurs au Nigéria est en expansion pour le troisième mois consécutif

Les derniers résultats mensuels de l’enquête Purchasing Managers’ Index (PMI) menée par la banque Stanbic IBTC indiquent une nouvelle expansion de l’activité économique en février avec un score de 53,7, le plus élevé depuis janvier 2024, et après avoir atteint 52,7 en décembre et 52,0 en janvier. Un score supérieur à 50 indique une expansion économique par rapport à la période précédente.

 

L’IFC finance l’expansion des infrastructures médicales de MedServe avec un prêt de 24,3 M USD

La Société Financière Internationale (IFC, groupe Banque mondiale) propose un prêt de 24,3 M USD en nairas nigérians à NSIA Advanced Medical Services Limited (MedServe) pour étendre ses services de diagnostic médical et de traitement du cancer au Nigéria. Ce projet comprend le déploiement de 13 nouveaux centres de diagnostic, 3 centres d’oncologie et 3 laboratoires de cathétérisme cardiaque dans 13 États du pays. Il bénéficie du soutien du IDA20 Private Sector Window Local Currency Facility (IDA PSW LCF) dans le cadre d’un financement mixte.

L’IFC accompagnera MedServe via des services de conseil pour renforcer l’accès aux soins des populations vulnérables, améliorer la qualité des soins et obtenir la certification EDGE (bâtiments écologiques) pour les nouveaux centres.

Créée en 2022, MedServe est une filiale détenue à 100% par la Nigeria Sovereign Investment Authority (NSIA), via la Nigeria Health Development and Investment Company (NHDIC), qui vise à combler les lacunes en infrastructures de santé. Le projet représente la première phase d’un plan plus large pour établir 23 centres de diagnostic, 3 centres d’oncologie et 7 laboratoires de cathétérisme.

Le coût total est estimé à 154,1 M USD, financé à 129,8 M USD en fonds propres par les sponsors du projet, le solde étant couvert par le prêt de l’IFC.

 

La production de Seplat Energy augmente en 2024 et devrait doubler en 2025

En 2024, Seplat enregistre une hausse de 10,9% de sa production attribuable, atteignant 52 947 bepj, dépassant ainsi ses prévisions initiales. Cette croissance a été soutenue par une meilleure exploitation des actifs onshore, notamment grâce à la reprise de l’évacuation via le gazoduc Trans Niger (TNP). Le bloc OML 40, dans lequel Seplat détient 45% d’intérêts, a vu sa production progresser de 10% sur l’année. Les résultats 2024 incluent 19 jours de production de Seplat Energy Producing Nigeria Unlimited (SEPNU), ex-MPNU, avec une contribution de 4 329 bepj.

Pour rappel, Seplat Energy a finalisé en décembre 2024 l’acquisition de Mobil Producing Nigeria Unlimited (MPNU), filiale locale d’ExxonMobil, pour 1,2 Md USD. Cette opération stratégique vise à doubler sa production d’hydrocarbures au Nigéria en 2025, avec un objectif de 120 000 à 140 000 barils équivalent pétrole par jour (bepj). L’entreprise prévoit aussi d’investir jusqu’à 320 M USD pour optimiser la production de SEPNU, notamment en réactivant des puits inactifs.

Si ses objectifs sont atteints, Seplat pourrait renforcer significativement l’offre pétrolière du Nigéria, qui vise une production de 2 M bpj d’ici fin 2025, contre 1,7 M en janvier.

 

Hotspot et Clear Blue s’associent pour déployer 312 sites d’infrastructures de télécommunications solaires au Nigéria

Le 4 mars 2025, Clear Blue Technologies International Inc. a annoncé la signature d’un protocole d’accord entre Hotspot, principal fournisseur de services télécoms au Nigéria, et un consortium mené par Clear Blue, incluant Empower New Energy et Netis. Ce projet prévoit le déploiement de 312 sites de télécommunications alimentées par l’énergie solaire à travers le Nigéria, avec une mise en œuvre ciblée d’ici fin 2025.

Chaque partenaire apporte une expertise spécifique. Hotspot est un acteur clé du déploiement des réseaux télécoms dans le pays. Clear Blue Technologies fournit une infrastructure d’énergie solaire intelligente et à faible coût, optimisée grâce à sa technologie brevetée Illumience Smart Power. Empower New Energy finance des projets d’énergie propre en Afrique, facilitant la mise en œuvre du modèle économique du projet. Netis assure l’installation, l’exploitation et la maintenance des infrastructures télécoms.

Ce nouvel accord s’inscrit dans une dynamique plus large pour Hotspot, qui avait déjà signé, il y a six mois, un partenariat avec Solarkiosk Solutions GmbH pour équiper ses sites existants de solutions solaires hors réseau. Grâce à ces initiatives, l’entreprise ambitionne d’améliorer la disponibilité des services télécoms tout en réduisant ses coûts énergétiques.

 

 

Le Dialogue Économique National (NED) s’est conclu par un appel en faveur de six priorités économiques

Le Dialogue Économique National (National Economic Dialogue) s’est tenu les 3 et 4 mars 2025 à Accra, réunissant le gouvernement ghanéen et les parties prenantes clés du secteur privé, de la société civile et du monde universitaire. Fondé sur six sessions thématiques et des discussions plénières, il a mis en évidence la nécessité de réformes durables du secteur public pour améliorer la productivité et renforcer l’investissement privé.

Le rapport issu du Dialogue appelle le gouvernement à agir sur six priorités : 1) Rétablir la stabilité macroéconomique en renforçant la coordination budgétaire et monétaire, et améliorant la gouvernance des entreprises d’État  (énergie, cacao) ; 2) Stimuler une croissance économique inclusive et durable notamment par des réformes dans l’agriculture, l’éducation et l’alignement des politiques économiques sur les besoins du marché ; 3) Promouvoir une croissance tirée par le secteur privé en facilitant le dialogue public-privé, en soutenant l’intégration à la ZLECAf et en améliorant l’accès au financement ; 4) Combler le déficit d’infrastructure en mobilisant de nouveaux financements et en garantissant une gestion efficace des fonds alloués ; 5) Mise en œuvre des réformes structurelles et politiques notamment dans l’énergie et le secteur du cacao, tout en luttant contre l’exploitation minière illégale et 6) Renforcer la gouvernance et la transparence, en accélérant les réformes constitutionnelles, en améliorant la gestion des finances publiques et en encadrant le financement des partis politiques. La présentation du Budget 2025 du Gouvernement du Ghana est attendue pour le 11 mars 2025.

 

Suppression du programme d’échange or-pétrole du pays (Gold-for-Oil)

Le nouveau gouverneur de la Banque du Ghana, Dr. Johnson Asiama, a annoncé la suspension du programme d’échange or-pétrole du pays (Gold-for-Oil), exprimant sa confiance dans la stabilité du cedi après les fluctuations de l’année précédente. Ce programme a été initié par le précédent gouvernement et permettait à la Banque du Ghana d’acheter de l’or en monnaie locale pour acquérir du pétrole. L’objectif était de stabiliser les prix du carburant en réduisant la dépendance vis-à-vis des devises étrangères pour les importations de pétrole. Cependant, en raison de pertes financières, cette initiative a été mise en pause.

Les importations de pétrole du Ghana représentent 4,5 Md USD en 2024. En septembre 2024, la banque centrale avait acquis 65,4 tonnes d’or, dont 30,5 tonnes ont été ajoutées à ses réserves de change. 

Le gouverneur de la Banque du Ghana a également évoqué la possibilité que la banque centrale se retire de l’achat d’or, transférant cette responsabilité à un Conseil de l’Or qui pourrait être établi.

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