Dans le contexte politique guinéen, où l’engagement est souvent synonyme de sacrifice, la question de savoir ce qui pousse un individu à s’impliquer malgré les obstacles est fondamentale. L’histoire politique du pays est marquée par des répressions, des intimidations et des défis constants pour ceux qui osent défendre leurs idées.
C’est ici que la philosophie de l’engagement prend tout son sens. Jean-Paul Sartre disait que « Nous sommes condamné à être libre », soulignant ainsi la nécessité pour chacun de prendre position, même dans un climat d’incertitude et de risque. En Guinée, s’engager politiquement, c’est souvent accepter de faire face à la contestation, parfois même à la persécution, mais c’est aussi exercer pleinement sa liberté en refusant de céder à la peur ou au conformisme.
Aliou Bah (président du Mouvement démocratique libéral – MoDeL – condamné le 7 janvier 2025, à 2 ans d’emprisonnement ferme par le Tribunal de première instance de Kaloum, pour « offense et diffamation à l’encontre du chef de l’Etat, ndlr), à travers son combat politique et ses prises de position publiques, illustre cette réalité. Dans un pays où le débat démocratique est souvent houleux, il choisit de défendre ses convictions avec constance, même face à l’adversité. Son engagement est une affirmation de sa vérité et une revendication du droit à la libre expression, valeur essentielle à toute société aspirant à la démocratie.
En fin de compte, s’engager en politique en Guinée ne se résume pas à une quête personnelle, mais à une contribution au débat national et à la construction d’un avenir plus juste. C’est dans cette lutte que se mesure la grandeur d’un engagement : non pas dans l’absence d’obstacles, mais dans la capacité à persévérer malgré eux.
Souleymane Kourouma
MoDeL
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