Le sport féminin gagne du terrain

Le sport féminin continue sa progression en France grâce à une politique volontariste du ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative. À l’occasion d’une conférence tenue le 7 mars 2025, veille de la Journée internationale des droits des femmes, Marie Barsacq, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, a dressé un bilan des avancées et présenté de nouvelles mesures pour renforcer la place des femmes dans le sport. Zoom sur les actions concrètes mises en place cette année.

Un accès facilité des femmes à la pratique sportive

Pour encourager la pratique sportive des femmes et des jeunes filles, le ministère et l’Agence nationale du Sport (ANS) ont augmenté la part des financements dédiés. En 2024, 12,9 % des crédits PSF étaient destinés à des actions en faveur des femmes. En 2025, ce taux passe à 20 % pour toutes les fédérations sportives, marquant une volonté forte d’inclure davantage les femmes dans le paysage sportif.

Le plan « 5 000 équipements Génération 2024 » s’inscrit dans cette dynamique en déployant des infrastructures pensées pour favoriser la pratique féminine : équipements sportifs ouverts aux associations engagées pour le sport féminin via une convention d’animation, matériels sportifs favorisant la mixité dans les cours d’école.

Grâce à ces mesures, la féminisation du sport progresse : entre 2021 et 2023, le nombre de licenciées a progressé de 8,9 %, contre 6,5 % pour les hommes. En 2024, 68 % des femmes déclaraient pratiquer un sport au moins occasionnellement contre 73 % des hommes, un chiffre en constante augmentation.

Une gouvernance plus paritaire dans le sport

La présence des femmes ne doit pas seulement s’accroître sur le terrain, mais aussi dans les instances dirigeantes et l’encadrement. Conformément à la loi du 22 mars 2022, toutes les fédérations sportives françaises ont désormais des instances dirigeantes paritaires.

Pour soutenir cet objectif et aider les fédérations à mettre en œuvre leur plan de féminisation, la ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative a annoncé la création d’un poste de cadre interfédéral en charge de l’égalité et de la mixité

Depuis le Grenelle de l’emploi et des métiers du sport en 2023, des actions spécifiques ont été mises en place pour favoriser l’accès des femmes aux diplômes et aux emplois dans ce secteur. En outre, une charte « arbitrage au féminin » est en cours d’élaboration afin de féminiser le corps arbitral. Enfin, un décret pris le 16 octobre 2024 proroge de deux ans les droits d’inscriptions des juges et arbitres de haut niveau en cas de maternité.

Plus de médiatisation et un soutien économique accru

Pour mieux mesurer l’impact économique du sport féminin et accompagner son essor, une étude inédite sera lancée au premier semestre 2025. Elle analysera les modèles économiques du secteur, en identifiant les principales sources de revenus (rémunération, sponsoring, droits médias) et en posant les bases d’un baromètre bisannuel. Cette démarche vise également à repérer les freins persistants et à proposer des leviers d’action pour accélérer son développement, en soutenant l’évolution des cadres juridiques et la diffusion de bonnes pratiques.

L’essor du sport féminin passe également par sa visibilité. La médiatisation du sport féminin a franchi un cap grâce au fonds de soutien à la production audiovisuelle opéré par l’ANS. En 2024, 1,063 million d’euros ont été déployés par l’ANS pour soutenir la production audiovisuelle des compétitions féminines. De plus, la modification du décret sur les événements d’importance majeure (EIM) garantit désormais la diffusion gratuite d’événements emblématiques comme le Tour de France femmes et les matchs de l’équipe de France féminine de football. 

Le ministère s’engage également aux côtés de l’ARCOM dans l’opération « Sport Féminin Toujours », visant à renforcer la présence du sport féminin dans les médias. Cette politique volontariste fait écho à une progression de l’intérêt du public pour le sport féminin : 54 % des Français déclarent suivre des compétitions féminines, un chiffre qui grimpe à 72 % chez les amateurs de sport.

Un accompagnement renforcé des sportives de haut niveau

Le ministère soutient activement les sportives professionnelles, notamment sur les questions de maternité et de parentalité. Parmi les mesures clés annoncées en 2025 :

  • Ouverture de la crèche de l’INSEP aux bébés dès 10 semaines.
  • 12 mois de salaire garantis en congé maternité dans le handball et le basket, grâce à des accords sectoriels.
  • Création de la Ligue féminine de football professionnel en 2024, un tournant pour la professionnalisation du football féminin.
  • Mise en place d’une cellule d’accompagnement à la maternité pour informer et soutenir les sportives de haut niveau.
  • Prolongation de deux ans de l’inscription sur les listes de haut niveau en cas de grossesse, une mesure également appliquée aux arbitres et juges de haut niveau.
  • Aides personnalisées attribuées par l’ANS.

En 2024, la part des femmes inscrites sur les listes de haut niveau a atteint 42 %, contre 39 % en 2021. Par ailleurs, elles bénéficient désormais de 42,5 % de l’enveloppe d’aides personnalisées destinées aux athlètes.

Une mobilisation sans faille contre les violences sexistes et sexuelles

La lutte contre les violences sexistes et sexuelles constitue également une priorité pour le ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, puisqu’elle vise à garantir l’égalité, la sécurité et la dignité des femmes dans toutes les sphères de la société.

Dans le milieu sportif, la plateforme Signal Sport permet aux victimes et témoins de signaler des violences en toute confidentialité, garantissant ainsi une meilleure prise en charge.

Dans cette dynamique, le ministère réaffirme sa détermination à garantir des environnements sûrs et respectueux pour toutes et tous, en agissant pour prévenir et combattre toutes les formes de violences.

Un engagement durable pour l’égalité dans le sport

Les mesures annoncées illustrent la volonté du ministère de faire du sport un véritable levier d’égalité. Qu’il s’agisse de faciliter l’accès des femmes à la pratique sportive, de développer leur présence dans les instances dirigeantes, de renforcer leur médiatisation ou de lutter contre les violences sexistes et sexuelles, chaque initiative contribue à garantir une place légitime et égalitaire aux sportives.

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