Les confidences de Me Magloire Yansunnu – La Nouvelle Tribune

Le procès de Steve Amoussou, soupçonné d’être l’entité virtuelle « Frère Hounvi », s’est poursuivi ce lundi 10 mars 2025 devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) au Bénin. Après des échanges souvent houleux entre la cour, le ministère public et les avocats de la défense, l’affaire a été renvoyée au 7 avril 2025.

A l’issue de cette audience, l’avocat de la défense, Magloire Yansunnu, a exprimé son mécontentement quant à l’absence de preuves solides contre son client. « Notre problème, c’est d’aller au fond, voir les infractions qui lui sont reprochées, connaître le plaignant. On n’a pas vu le plaignant », a-t-il déclaré au micro de BIP Radio. Selon lui, l’identification de l’infracteur reste floue, et aucune preuve concrète ne permet d’affirmer que Steve Amoussou est réellement « Frère Hounvi ».

L’avocat a également critiqué l’attitude de la cour, estimant qu’elle « essaie de biaiser et de ne pas répondre » à la question cruciale de l’identification du véritable auteur des publications controversées. Pour lui, le ministère public n’a jamais réussi à établir formellement le lien entre son client et l’entité virtuelle, rappelant que « Frère Hounvi » est un « avatar » accessible à tous. « Même ceux qui nous poursuivent ne peuvent pas dire qu’ils sont en désaccord avec tout ce que Frère Hounvi dit », a-t-il lancé, mettant en avant la portée démocratique des opinions exprimées.

Les débats ont également été marqués par de vives contestations des avocats de la défense concernant les questions philosophiques posées par le procureur sur les limites de la liberté d’expression. L’un des avocats a même affirmé : « Si on doit condamner les chroniques de Frère Hounvi, alors il faut condamner l’hymne national », dénonçant une « confrérie de la répression » contre la liberté d’opinion.

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