Le président du Ghana, John Dramani Mahama, a achevé lundi 10 mars à Ouagadougou une tournée au Mali, au Niger et au Burkina Faso, trois pays gouvernés par des juntes qu’il espère convaincre de revenir au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le bloc ouest-africain qu’ils ont quitté en début d’année. Les trois pays avaient formé dès juillet 2024 une confédération, l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
Lundi, le renforcement de la coopération bilatérale entre le Ghana et le Burkina Faso, la situation sécuritaire au Sahel ainsi que les géopolitiques sous-régionale et internationale étaient au menu des échanges avec le capitaine Ibrahim Traoré, selon la présidence burkinabée.
Samedi, au Mali, M. Mahama avait estimé qu’il était encore « possible de trouver un terrain d’entente », à l’issue de sa rencontre avec le chef de la junte, Assimi Goïta. Le lendemain à Niamey, il avait évoqué avec le général Abdourahamane Tiani « le besoin de collaboration et de reconnaissance de l’AES par la Cedeao ».
Au Burkina Faso, le président ghanéen « a insisté sur la nécessité de mutualiser les efforts pour combattre ensemble le “cancer” du terrorisme », selon la présidence burkinabée. Mais les questions économiques ont aussi été au cœur des échanges : le Ghana possède un précieux accès à la mer qui peut être utile pour les trois pays de l’AES enclavés.
« A la disposition du Mali »
« Notre objectif est de fluidifier la libre circulation des biens et des personnes et de faciliter le transit des biens et marchandises du Burkina Faso à partir du corridor du Ghana », a indiqué le président Mahama, cité par la présidence burkinabée. Samedi, il avait annoncé que les installations portuaires de son pays étaient « à la disposition du Mali ». John Dramani Mahama, qui avait reçu le capitaine Traoré lors de son investiture en janvier, espère être le médiateur entre l’AES et la Cedeao.
La semaine dernière, avant sa tournée sahélienne, il avait rendu visite à son homologue et voisin ivoirien, Alassane Ouattara, qui entretient des relations très fraîches avec les pays de l’AES. Ce dernier l’avait encouragé à jouer ce rôle.
Les Etats du Sahel et la Cedeao avaient rompu leur relation après le coup d’Etat au Niger, en juillet 2023, lorsque l’organisation ouest-africaine avait menacé d’intervenir militairement et imposé de lourdes sanctions économiques à Niamey, levées depuis.
Les trois pays ont fini par claquer la porte de la Cedeao, l’accusant notamment de ne pas les avoir assez aidés dans la lutte contre les violences djihadistes qui les frappent et d’être inféodée à la France, avec laquelle ils entretiennent des rapports glaciaux. Leur décision a pris effet le 29 janvier.
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