Daouda Magassa est un proche du célèbre imam Mahmoud Dicko, figure tutélaire d’un mouvement de contestation qui a précédé la chute du président civil Ibrahim Boubacar Keïta renversé par un coup d’Etat militaire en 2020. Il avait été enlevé le 5 février par des « hommes armés non identifiés », selon ses proches.
« Je suis libre. Pour le moment je ne souhaite pas en dire plus », a déclaré M. Magassa à l’AFP après sa libération.
« Je confirme la libération de (Daouda) Magassa. Il était détenu par les services de renseignements du Mali. Il fait les frais de ses relations avec l’imam Dicko. Dans la semaine, il pourrait être présenté à la presse », a dit à l’AFP un homme politique proche de l’imam Dicko, sous couvert d’anonymat pour sa sécurité.
« Nous tenons à informer l’opinion nationale et internationale de la libération de notre camarade », a indiqué dans un communiqué la Commission de soutien de l’Imam Dicko, dont M. Magassa est membre.
« En attendant d’avoir plus de précisions sur les causes et l’état de sa détention, nous tenons à rassurer l’ensemble des Maliens qu’il ne souffre d’aucun traumatisme », ajoute le communiqué.
Son enlèvement est survenu dans un contexte marqué par l’annonce du retour le 14 février au Mali de l’imam Dicko, installé en Algérie depuis décembre 2023. Celui-ci avait finalement été reporté, sous la menace de la junte dirigée par le général Assimi Goïta après un double coup d’Etat en 2020 et 2021.
La junte avait décrété en 2022 que les militaires céderaient le pouvoir aux civils à l’issue d’une période dite de transition s’achevant le 26 mars 2024, après une présidentielle prévue en février de la même année. Les militaires ont depuis annoncé le report de la présidentielle à une date toujours inconnue.
Depuis leur arrivée au pouvoir, les militaires s’emploient à réduire au silence toutes les voix critiques par des mesures coercitives, des mises en cause judiciaires, les dissolutions d’organisations, les restrictions à la liberté de la presse…
Mi-février, Human Right Watch (HRW) avait appelé l’Union africaine (UA) à prendre des « mesures urgentes » pour mettre fin à la répression, selon elle, de la junte contre l’opposition politique.
Crédit: Lien source