John Mahama achève sa tournée dans l’AES

Le Président du Ghana, John Dramani Mahama, a achevé lundi 10 mars à Ouagadougou une tournée au Mali, au Niger et au Burkina, trois pays gouvernés par des juntes qu’il espère convaincre de revenir au sein de la CEDEAO, le bloc ouest-africain qu’ils ont quitté officiellement le 29 janvier 2025.

Les trois pays ont en parallèle formé une Confédération, l’AES (Alliance des Etats du Sahel). Lundi, le renforcement de la coopération bilatérale entre les deux pays, la situation sécuritaire au Sahel, ainsi que la géopolitique sous-régionale et internationale étaient au menu des échanges avec le capitaine Ibrahim Traoré, selon la Présidence burkinabè. Samedi 08 mars, au Mali, J. Mahama avait estimé qu’il était encore « possible de trouver un terrain d’entente » à l’issue de sa rencontre avec Assimi Goïta, chef de la Transition malienne.

Le Président ghanéen John Dramani Mahama lors de sa visite en Côte d’Ivoire le 5 mars 2024 à Abidjan.

Le lendemain 09 mars à Niamey, il avait évoqué avec le général Abdourahamane Tiani « le besoin de collaboration et de reconnaissance de l’AES par la CEDEAO (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest) ». Au Burkina, le Président ghanéen « a insisté sur la nécessité de mutualiser les efforts pour combattre ensemble le +cancer+ du terrorisme », selon la Présidence burkinabè. Mais les questions économiques ont aussi été au coeur des échanges: le Ghana possède un précieux accès à la mer qui peut être utile pour les trois pays de l’AES enclavés. « Notre objectif est de fluidifier la libre circulation des biens et des personnes et de faciliter le transit des biens et marchandises du Burkina Faso à partir du corridor du Ghana », a indiqué le Président Mahama, cité par la Présidence du Faso.

Il avait, samedi 08 mars, annoncé que les installations portuaires de son pays étaient « à la disposition du Mali ». John Dramani Mahama qui avait reçu le capitaine Traoré lors de son investiture en janvier 2025, espère être le médiateur entre AES et CEDEAO. La semaine dernière, avant sa tournée sahélienne, il avait rendu visite à son homologue et voisin ivoirien Alassane Ouattara, qui entretient des relations très fraîches avec les pays de l’AES. Et ce dernier l’avait encouragé à jouer ce rôle. L’AES et la CEDEAO ont rompu après le coup d’Etat au Niger, en juillet 2023, lorsque l’organisation ouest-africaine avait menacé d’intervenir militairement, et imposé de lourdes sanctions économiques à Niamey, levées depuis.

Les trois pays ont depuis claqué la porte de la CEDEAO, l’accusant entre autres de ne pas les avoir assez aidés dans la lutte contre les violences jihadistes qui les frappent ou d’être inféodée à la France, avec laquelle ils entretiennent des relations glaciales. La décision a pris effet le 29 janvier.

© Afriquinfos & Agence France-Presse

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