#MeToo dans le cinéma
Dominique Besnehard met en cause le comportement d’actrices
L’ancien agent de cinéma a dénoncé le comportement de certaines actrices lors d’une audition mouvementée à l’Assemblée nationale, à Paris.
Dominique Besnehard a mis en cause jeudi le comportement d’actrices qui ont accusé Harvey Weinstein ou Gérard Depardieu de viols, lors d’une audition mouvementée à l’Assemblée nationale à Paris.
JOËL SAGET/AFP
L’ancien agent le plus puissant du cinéma français, Dominique Besnehard, créateur de la série à succès «Dix pour cent», a mis en cause jeudi le comportement d’actrices qui ont accusé Harvey Weinstein ou Gérard Depardieu de viols, lors d’une audition mouvementée à l’Assemblée nationale à Paris.
L’homme de 71 ans, dans le métier depuis cinquante ans, a revendiqué appartenir «à l’ancien monde», au début de son audition devant la commission d’enquête sur les violences commises dans le cinéma.
Pétition de soutien
Il a notamment été interrogé sur le comportement de Gérard Depardieu, avec qui il a travaillé par le passé, et en faveur duquel il a signé une pétition de soutien, «par fidélité» pour sa fille, Julie.
Dominique Besnehard a répondu en mettant en cause l’actrice Charlotte Arnould, qui accuse Gérard Depardieu de l’avoir violée à son domicile. L’acteur a été inculpé dans cette affaire et le Parquet a requis un procès à son endroit.
«Généralement, les cours de théâtre, on les fait dans un cours de théâtre, on ne va pas à domicile chez un acteur», a déclaré M. Besnehard.
Concernant Gérard Depardieu, Dominique Besnehard assume son soutien à un homme qu’il a vu «vriller après la mort de son fils» Guillaume, en 2008, et rappelle la «présomption d’innocence».
Courage salué
Il a également abordé l’affaire Harvey Weinstein, le producteur roi de Hollywood jusqu’à sa chute retentissante en 2017, lorsque des dizaines de femmes l’ont accusé de harcèlement, d’agression sexuelle ou de viol, déclenchant l’onde planétaire #MeToo.
Il a, là encore, mis en cause le comportement des plaignantes: «Quand j’étais agent, j’ai vu des actrices un peu dépasser les bornes. On ne va pas dans un hôtel avec un metteur en scène. Excusez-moi, Weinstein qui allait à Cannes, certaines actrices allaient dans sa chambre pour peut-être faire une carrière américaine. Je l’ai vu, ça! J’ai même des actrices dont je m’occupais qui y sont allées!»
Il a en revanche salué le courage d’autres actrices qui, selon lui, refusaient ce genre de propositions: «Je suis peut-être la personne qui connaît le mieux les actrices», a-t-il ajouté en citant les stars «Nathalie Baye, Isabelle Adjani…».
«Je ne crois pas qu’Isabelle Huppert, jeune comédienne, monte dans un hôtel avec un producteur qui a une mauvaise réputation, je suis désolé», dit-il.
#MeToo salué
Malgré tout, Dominique Besnehard a salué «le mouvement #MeToo»: «C’est important, car maintenant on ne peut plus dire qu’on ne sait pas.»
Cette audition a été l’une des plus mouvementées devant la commission d’enquête, qui a auditionné des dizaines de responsables de la culture et du cinéma, et doit rendre son rapport dans un mois.
«Si c’est mon procès, je me taille! Vous arrêtez de faire la morale à tout le monde, ça commence à bien faire!» a lancé le producteur à la présidente de la commission. Il est finalement resté plus d’une heure.
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