Meta franchit un cap dans la gestion des contenus en intégrant une technologie open source initialement développée par X. Baptisée Community Notes, cette approche collaborative de la modération, déjà éprouvée sur X, marque un tournant stratégique pour les plateformes de Mark Zuckerberg.
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Une inspiration directe du modèle de X
Jusqu’ici, Meta s’appuyait sur un mélange de modération automatisée et d’interventions humaines. En misant sur Community Notes, l’entreprise fait le pari d’un contrôle plus démocratique des informations circulant sur ses réseaux. Cette adoption coïncide avec l’abandon de certains programmes tiers jugés biaisés, au profit d’une approche censée mieux refléter la diversité des opinions.
L’objectif est clair : permettre aux utilisateurs d’ajouter du contexte aux publications afin de limiter la propagation d’informations trompeuses. L’algorithme étant open source, Meta peut l’adapter à ses propres besoins sans repartir de zéro. Ce choix pourrait également répondre aux critiques accusant ses systèmes de modération d’être trop rigides et opaques.
Un déploiement progressif et encadré
Dès la semaine prochaine, Meta débutera les tests aux États-Unis. Un groupe restreint d’utilisateurs pourra soumettre des annotations aux publications, à condition d’être majeur et de disposer d’un numéro de téléphone vérifié. Contrairement aux publications classiques, les annonces publicitaires resteront hors de portée de ces annotations, une décision assumée par Meta pour préserver certaines limites commerciales.
Autre point clé : les contributions seront anonymes, évitant ainsi d’exposer les participants à d’éventuelles pressions ou représailles. Cette mesure vise à encourager une participation plus large et à prévenir les dérives partisanes.
Une gouvernance collective pour limiter les biais
L’un des principes fondateurs de Community Notes repose sur la validation collective : avant d’être publiées, les annotations doivent être approuvées par plusieurs contributeurs aux profils variés. Cette méthode cherche à éviter les tentatives de manipulation et à garantir un équilibre des points de vue.
Si Meta n’a pas encore détaillé ses plans pour rendre le processus plus transparent, l’entreprise prévoit d’évaluer cette option à long terme. Pour l’heure, le test se concentre sur cinq langues : l’anglais, l’espagnol, le chinois, le vietnamien, le français et le portugais.
Avec 200 000 utilisateurs déjà inscrits pour contribuer à ce projet, Meta pose les bases d’un modèle où la modération ne repose plus uniquement sur des algorithmes et des équipes internes. Si les résultats sont jugés concluants, l’entreprise pourrait étendre Community Notes à l’échelle internationale et affiner son fonctionnement en fonction des retours des participants.
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