Dans le nord du Mali, les autorités suspendent le salaire de près de 150 enseignants pour « abandon de poste »
Vue aérienne de Ménaka, épicentre de la présence de l’État islamique dans la région du Sahel, le 22 novembre 2020. An aerial view of Menaka on November 22, 2020. In October 2020 local armed group Gatia and pro-government armed group Mouvement de Salut de l’Azawad, launched a joint operation called “Menaka Sans Armes”. The operation aims to lower the number of weapons in circulation in and around the city of Menaka. Situated between Mali, Niger and Burkina Faso, Menaka is considered as an epicentre of Islamic State presence in the Sahel region.
© SOULEYMANE AG ANARA/AFP
Publié le 11 mars 2025
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Bamako leur avait demandé de reprendre leur poste « au plus tard le 3 mars ». Mais les 144 enseignants maliens toujours considérés comme ayant abandonné leur poste dans le nord du Mali verront désormais leur salaire suspendu par l’État. La région est régulièrement touchée par des attaques de groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique.
« [À] compter du 1er avril 2025, le salaire des enseignants en abandon de poste dans l’Académie d’enseignement de Ménaka dont les noms suivent, est suspendu jusqu’à nouvel ordre », est-il écrit dans une décision du gouverneur de la région, le colonel-major Lanzeni, datée de lundi 10 mars. Dans ce document que l’AFP a pu consulter, les noms et les établissements d’un peu moins de 150 professeurs sont cités.

Des abandons liés à l’insécurité dans le Nord
Lors d’une rencontre à Ménaka avec les responsables administratifs et éducatifs régionaux le 20 février dernier, un représentant des enseignants de la région a tenté de justifier les abandons de ces collègues. Selon un procès-verbal auquel l’AFP a eu accès, il a évoqué « l’insécurité [et] la distance » avec la capitale Bamako, située à plus de 1 200 km, sans parvenir à infléchir la décision de Bamako.
Le nord du Mali abrite aussi les hommes du Front de libération de l’Azawad (FLA). Ces rebelles combattent l’État central en cherchant à repousser les forces maliennes et leurs supplétifs russes de l’Azawad, dont les groupes à majorité touareg qui forment le FLA espèrent obtenir l’indépendance. S’ils se sont repliés le long de la frontière algérienne, ils restent influents dans la région de Ménaka.
(Avec AFP)
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