Le Président béninois Patrice Athanase Talon a confié de nouveau ce 14 mars 2025 qu’il ne sera « pas candidat » à un troisième mandat, interdit par la Constitution, tout en disant qu’il restera « attentif » quant au choix de son successeur. Le dirigeant ouest-africain a aussi évoqué la coopération régionale contre le terrorisme et ses failles.
Patrice Talon a ainsi déploré ce 14 mars chez ‘Jeune Afrique’ les relations « dégradées » avec ses voisins sahéliens du Niger et du Burkina Faso et l’absence de coopération sécuritaire qui rendent difficiles selon lui la lutte contre le terrorisme. « Nous les relançons régulièrement (…) nous n’obtenons pas de réponse », a-t-il dit.

« Notre Armée est confrontée à des groupes terroristes qui évoluent en toute liberté dans des sanctuaires désertés par les Forces de défense et de sécurité » du Niger et du Burkina Faso, « ce qui leur permet de s’y regrouper et d’attaquer en masse », poursuit-il. Le Niger et le Burkina Faso sont gouvernés par des Transitions militaires souverainistes qui ont tourné le dos à la France depuis 2022 et 2023.
Ces deux pays – confrontés à des violences jihadistes qui débordent dans le nord béninois – accusent Cotonou d’abriter des bases militaires étrangères en vue de les déstabiliser. « Ce type d’implantations, même tenues secrètes, finissent toujours par être dévoilées et leur existence, documentée. Il n’y a évidemment rien de tel sur le sol béninois », répond M. Talon.

Le Bénin et le Niger, dont les relations étaient perturbées par une brouille concernant l’exportation du pétrole nigérien par un port béninois, semblent cependant tendre vers des rapports moins conflictuels, avec la nomination de nouveaux Ambassadeurs. Quelques semaines après la nomination par le Bénin de Hugues Agonkan au poste d’ambassadeur au Niger, son homologue nigérien au Bénin Kadade Chaïbou a présenté ses lettres de créances au Président béninois ce 13 mars, a-t-on appris vendredi 14 mars de source officielle.
Magistrat né en 1963, M. Chaïbou a travaillé pendant plus de quarante ans dans l’Administration judiciaire de son pays. « Nous nous attelons au rétablissement de la confiance entre les deux pays. Les relations diplomatiques n’existaient plus. C’est maintenant que cela se fait », a-t-il déclaré à Cotonou après la présentation de ses lettres de créances.
© Afriquinfos & Agence France-Presse
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