une vague de licenciements secoue la fonction publique

Paul Biya

Au Cameroun, il est annoncé la révocation d’environ 5 000 fonctionnaires. Le motif ? Un assainissement du fichier du personnel de l’État.

Le gouvernement camerounais a récemment annoncé le licenciement ou la révocation de près de 5 000 fonctionnaires et agents publics. Cette mesure, justifiée par les autorités comme une initiative d’assainissement du fichier du personnel de l’État, soulève des questions sur l’attractivité et la stabilité de la fonction publique camerounaise.

Un exode massif des fonctionnaires

Selon Joseph Le, ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, cette vague de licenciements touche principalement des enseignants, représentant plus de 95 % des agents concernés, ainsi que des médecins. La raison avancée par les autorités repose sur une absence prolongée de ces agents, partis chercher fortune ailleurs, notamment à l’étranger. Cette désertion massive a conduit le gouvernement à engager une procédure de radiation et de révocation afin de mieux maîtriser la gestion du personnel pris en charge par le budget de l’État.

Le phénomène de migration des fonctionnaires camerounais vers d’autres horizons s’explique en grande partie par la quête de meilleures conditions de travail et de rémunération. Toutefois, le ministre Joseph Le réfute l’idée d’un manque d’attractivité de la fonction publique, estimant que de nombreux agents se laissent séduire par un mirage. « Beaucoup ne lisent pas et ne connaissent pas les avantages de leur statut », affirme-t-il, insistant sur le fait que certains commencent à revenir après avoir réalisé que l’étranger n’est pas toujours synonyme de réussite.

Un défi pour l’avenir de la fonction publique

Avec environ 500 000 agents pris en charge par le budget de l’État en 2025, la fonction publique camerounaise doit faire face à un défi de taille : retenir ses talents et stabiliser son administration. L’hémorragie d’enseignants, en particulier, pose un risque majeur pour le système éducatif du pays, nécessitant une réflexion approfondie sur les conditions de travail et les perspectives de carrière au sein de l’administration publique.

Cette série de licenciements marque un tournant dans la gestion des ressources humaines de l’État et met en lumière la nécessité d’une réforme en profondeur pour éviter une nouvelle crise du personnel administratif et éducatif.

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