14000 nouveaux soldats : après son départ de la CEDEAO, le Burkina Faso annonce en grande pompe la création de…
Le gouvernement du Burkina Faso a annoncé la création de nouveaux Bataillons d’intervention rapide (BIR) et le recrutement de 14.000 militaires et de milliers de supplétifs civils, plusieurs fois accusés d’exactions, pour lutter contre le jihadisme qui mine le pays depuis 10 ans.
« De nouvelles unités d’intervention rapide de l’armée ont été créées (…) portant le nombre actuel de Bataillons d’intervention rapide à 28 et celui de Groupements d’unités mobiles d’intervention (Gumi, police) à 13 », a affirmé ce vendredi 14 mars 2025, le Premier ministre Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, devant l’Assemblée législative de transition (ALT).
« Plus de 14.000 militaires tout profil confondu et de milliers de VDP (Volontaires pour la défense de la patrie, supplétifs civils) ont été recrutés, formés et équipés », a-t-il ajouté.
Pour rappel, les Bataillons d’intervention rapide (BIR) ont été créés par le président de la transition au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir depuis 2022 à la suite d’un coup d’Etat militaire. Le but de ces corps militaires est de lutter contre les attaques jihadistes qui ont fait en tout plus de 26.000 morts – civils et militaires.
Les BIR et les VDP ont plusieurs fois été accusés d’exactions contre des civils, comme en début de semaine dans l’ouest du pays.
Le Premier ministre a également vanté la « réinstallation progressive de plus d’un million (1.014.000) de personnes déplacées internes dans près de 700 localités ».
Selon les dernières données disponibles du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés, qui datent de mars 2023, le pays comptait plus de deux millions de déplacés internes.
M. Ouédraogo a également annoncé la reprise de « 71% du territoire », occupé par les groupes armés, un chiffre que l’AFP ne peut pas confirmer de source indépendante.
« De toute son existence, le Burkina Faso n’a jamais été confronté à une crise aussi profonde et massive », a reconnu le Premier ministre.
Selon une source militaire occidentale, « les groupes armés terroristes se rapprochent dangereusement de la capitale, étant désormais à moins de 100 km de Ouagadougou au nord et à l’est ».
Ils contrôlent des axes routiers grâce à des embuscades et des enlèvements et « désorganisent les chaînes d’approvisionnement », ajoute-t-elle.
Parmi les deux principaux groupes jihadistes qui mènent des attaques meurtrières, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, « semble ainsi avoir établi un large corridor nord-sud à l’est du Burkina Faso, s’étendant jusqu’à la région de Tillabéri au Niger », dit cette source.
Le deuxième groupe jihadiste présent est l’Etat islamique au Sahel (EIS).
© Agence France-Presse
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