Dominique Besnehard, agent de stars, met en cause le comportement des actrices dans les affaires Depardieu et Weinstein
Dominique Besnehard « salue » le mouvement #MeToo, mais il y a un gros mais… Auditionné par la commission d’enquête sur les violences commises dans le cinéma le jeudi 13 mars à l’Assemblée Nationale, le producteur et agent de stars a mis en cause le comportement des actrices qui ont accusé l’acteur Gérard Depardieu ou encore le producteur hollywoodien Harvey Weinstein de viols. Le producteur de la série Dix pour cent a également rappelé la « présomption d’innocence » dans le cadre de l’affaire Depardieu.
Interrogé sur le comportement de Gérard Depardieu, visé par de nombreuses plaintes pour agressions sexuelles et mis en examen pour viol suite à la déposition de la comédienne Charlotte Arnould, Dominique Besnehard a déclaré : « J’ai fait plein de films avec lui […] Tout le monde voulait travailler avec lui […] Gérard Depardieu a commencé à vriller après la mort de son fils. J’ai fait un film avec lui, il est arrivé, il faisait des blagues un peu salaces, je lui ai dit “c’est déplacé”. » Il a également tenu à rappeler la « présomption d’innocence ». « Pour le moment, il n’est pas condamné », a-t-il affirmé. D’un autre côté, l’agent de stars a pourtant fermement condamné le comportement de la plaignante Charlotte Arnould. Pour rappel, cette dernière a accusé Gérard Depardieu de l’avoir violée à deux reprises en août 2018 au domicile parisien du comédien. Elle avait 19 ans aux moments des faits.
« Généralement, les cours de théâtre, on les fait dans des cours de théâtre, on ne va pas à domicile chez un acteur, a décrété le producteur. En plus, on connaît Gérard Depardieu, il y a des bruits tout ça. Quand j’étais agent, j’ai vu des actrices un peu dépasser les bornes. On ne va pas dans un hôtel avec un metteur en scène. Excusez-moi, Weinstein qui allait à Cannes, certaines comédiennes allaient dans sa chambre pour peut-être faire une carrière américaine. Je l’ai vu ça ! J’ai même des actrices dont je m’occupais qui y sont allées ! […] Je suis peut-être la personne qui connaît le mieux les comédiennes. Je ne crois pas qu’Isabelle Huppert, jeune comédienne, monte dans un hôtel avec un producteur qui a une mauvaise réputation, je suis désolé. » À en croire Dominique Besnehard, certaines actrices auraient donc leur part de responsabilité. Il y aurait également des « mauvaises victimes » et des « bonnes ». Dans le reste de ses déclarations faites pendant la commission, il a notamment souligné le courage de l’actrice Noémie Kocher qui avait porté plainte contre le cinéaste Jean-Claude Brisseau en 2001 pour harcèlement sexuel.
Une audition mouvementée
La présidente de la commission d’enquête, la députée écologiste Sandrine Rousseau a par la suite repris Dominique Besnehard sur ses propos « dénigrants » à l’égard des victimes. L’agent de stars est alors monté au créneau. « Si c’est mon procès, je me taille ! […] J’ai le droit d’avoir mon opinion. Vous arrêtez de faire la morale à tout le monde, ça commence à bien faire ! » a-t-il asséné. Pour se défendre, le producteur a même affirmé : « S’il y a bien quelqu’un qui est féministe, c’est moi. Tout le monde vous dira que je traite les femmes comme personne. Comment se fait-il que j’ai eu toutes les actrices quand j’étais agent? J’ai fait un jury que de femmes au festival d’Angoulême à une époque où #MeToo n’existait pas. »
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