Entre nostalgie d’une France indépendante et non alignée, amnésie relative et attirance pour l’homme providentiel, les ressorts de la popularité de Dominique de Villepin sont nombreux. Reste un doute, une limite : entre apprécier une personnalité politique et prévoir de lui donner son vote, il existe une sérieuse marge.
« Vous savez, mon père n’a jamais été un homme de droite. » Dans la coulisse frisquette de la Fête de l’Huma, ce dimanche 15 septembre 2024, Victoire de Villepin glisse ce mot à un journaliste du quotidien communiste. C’est alors la première fois qu’une personnalité, pourtant bien de « droite », est invitée dans ce temple de la gauche non dans le cadre d’un débat mais pour un entretien. Pourquoi cette faveur, doublée des acclamations du public ?
Depuis 2003, et ce jour où il fut le représentant à l’ONU d’un « vieux pays », « debout face à l’Histoire et devant les hommes », Dominique de Villepin incarne plus que sa famille politique. Verbe haut, tête droite, il était alors le « visage de la France » telle qu’elle aime à se voir, si belle en ce miroir. « On a affaire à quelqu’un de très confiant sur sa capacité à l’incarner », sourit Sébastien Crépel, codirecteur de l’Humanité et animateur de la conférence de Dominique de Villepin. Gageons que l’ethos gaullien de celui qui compte, parmi ses ancêtres, 16 récipiendaires de la Légion d’honneur à titre militaire, n’est pas étranger à sa popularité dans une France nostalgique de sa grandeur. L’intéressé en est le premier conscient.
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