le syndicat des eaux doit se réformer « d’ici au 30 juin », demande Manuel Valls

Plan de départs volontaires, mise à plat des contrats, règlement du conflit sur les mutuelles : le syndicat des eaux de Guadeloupe doit avoir réglé ces questions sociales « d’ici au 30 juin », a averti dimanche le ministre des Outre-mer Manuel Valls, en visite dans l’archipel.

Le ministre des Outre-mer s’est d’entrée de jeu confronté au dossier de l’eau en arrivant en Guadeloupe. Officiellement, il a signé une convention avec le Syndicat mixte de gestion des eaux et de l’assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG), pour renouveler du contrat d’accompagnement entre le syndicat de l’eau et de l’État. Une participation qui s’élèvera à environ 100 millions d’euros. 

Mais selon l’AFP, il a dans le même temps averti le syndicat qu’il devait régler « d’ici au 30 juin » les questions sociales comme le plan de départs volontaires, la mise à plat des contrats et le règlement du conflit sur les mutuelles.

La Guadeloupe fait en effet face depuis des années à une grave crise de l’eau, aggravée par des difficultés financières et politiques affectant le (SMGEAG). Une partie des agents du SMGEAG ont fait grève il y a quelques semaines, pour des revendications portant sur leur complémentaire santé et leur prévoyance.

Cette grève, suspendue pour l’heure sans avoir abouti à un accord, avait conduit à de nombreuses coupures pour les usagers et des dépôts de plaintes. En février, des actes de malveillance, commis en marge du mouvement social, avaient entravé l’alimentation en eau de toute une partie de l’archipel.

Manuel Valls « veut que l’opérateur réduise ses charges et fasse les réformes nécessaires d’ici la fin juin« , a précisé à l’AFP l’entourage du ministre des Outre-mer. « Ce sera difficile mais il faut que les élus prennent leurs responsabilités« , fait-on valoir de même source.

La date du 30 juin a été proposée par le président du département, Guy Losbar, a confirmé ce dernier, en marge de la visite, une date en amont de la période des élections municipales. Une fois ces réformes engagées, les investissements seront facilités sur le réseau d’eau potable, selon des sources proches du dossier.

Depuis plusieurs années, l’État, la Région, le Département et le syndicat mixte travaillent de concert sur la question de l’eau. Le SMGEAG, chargé de produire et de distribuer l’eau potable aux habitants, compte près de 500 agents, certains régis par des contrats de droit public, d’autres de droit privé aux acquis différents.

La masse salariale y a augmenté en 2024, selon un document interne qui relève aussi des montants d’heures supplémentaires, de frais d’essence et de flotte de véhicules exorbitants, dépassant plusieurs millions d’euros chaque année. Le tout avec un taux de recouvrement des factures d’environ 38%. En début d’année, le président du SMGEAG, Ferdy Louisy, avait alerté sur la mort certaine du syndicat si aucun changement n’était mis en œuvre.


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