La diplomatie féministe de la France

A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a rendu publique la nouvelle stratégie internationale de la France pour une diplomatie féministe.

Vous vous demandez sans doute ce qu’est une diplomatie féministe. Telle que l’imagine la France, cela consiste à faire des « droits des femmes et des filles et l’égalité de genre » une priorité dans chaque domaine de son action européenne et internationale, « comme la paix et la sécurité, le climat et l’environnement, le développement, la gouvernance démocratique, les droits de l’homme, l’action humanitaire, les enjeux économiques, financiers et commerciaux, le numérique, la culture, l’éducation, la santé et la sécurité alimentaire ».

La France se targue d’avoir été le quatrième pays à adopter une diplomatie féministe en 2019, après la Suède, le Canada et le Luxembourg, et d’être à la pointe de la quinzaine de pays qui partagent cet engagement aujourd’hui.

Les actions de la France passent en grande partie par le Fonds de soutien aux organisations féministes (FSOF), lancé en 2019 par le président de la République, qui dépense environ 40 millions d’euros (M€) par an. Il s’agit, par exemple, de soutenir le projet « Féministes pour des alternatives climat et environnement » qui a déjà formé 750 activistes dans 14 pays africains sur les enjeux de genre et de climat. Ou bien de financer le projet « Femmes, dignité, travail » en Amérique latine, qui cherche notamment à faire rémunérer le travail domestique. La diplomatie féministe française a également pour objectif d’inscrire le droit à l’IVG dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.

Bien entendu, cette diplomatie féministe ne pourra vraiment exister que si l’ensemble du personnel ministériel, y compris celui des ambassades et des consulats, est sensibilisé à la question. Par conséquent, il est prévu que la formation des agents en matière d’égalité, de lutte contre les stéréotypes de genre et les violences sexistes et sexuelles soit rendue obligatoire.

Il est à craindre que les missions traditionnelles de notre diplomatie – protéger les intérêts français, négocier et rechercher de l’information – soient petit à petit oubliées au profit des missions modernes, sinon « progressistes ». Le Gouvernement ne se targue-t-il pas d’avoir une diplomatie climatique ? N’avons-nous pas aussi un ambassadeur pour les droits des personnes LGBT+, en la personne de Jean-Marc Berthon ?

C’est peut-être à cause de ce genre d’initiatives que la France perd de son influence diplomatique dans le monde.

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