l’avocat de la famille Bongo, détenue depuis le putsch, porte plainte contre des diplomates français pour «non-dénonciation de crime»

INFO LE FIGARO – Depuis le putsch du 30 août 2023, l’ancien chef de l’État Ali Bongo, sa femme Sylvia et leur fils Noureddin sont détenus à Libreville dans des conditions «indignes», selon leur avocat Pierre-Olivier Sur, qui déplore le manque de réaction du Quai d’Orsay.

Le Quai d’Orsay est pris à partie dans le sort de la famille Bongo. L’avocat de l’ancien président Ali Bongo, de sa femme Sylvia et de son fils Noureddin, détenus à Libreville depuis le coup d’État de 2023, a annoncé mardi engager des poursuites pénales contre des diplomates français pour «non-dénonciation de crime». Pierre-Olivier Sur, ancien bâtonnier du barreau de Paris, déplore que ses clients soient «détenus dans des conditions indignes» à Libreville, et affirme avoir sollicité à plusieurs reprises le ministère des Affaires étrangères, jusqu’au ministre lui-même, en vain. «Il m’incombe de mettre en cause les autorités de notre pays, à Paris et à Libreville, qui par leur silence complice, ne sont pas intervenues au soutien des citoyens français que sont mes clients», déclare au Figaro l’avocat.

Depuis son renversement par un putsch du 30 août 2023 qui l’a renversé en l’accusant d’avoir truqué les élections, l’ancien président Ali Bongo, 66 ans, vit dans sa résidence privée de Libreville sécurisée par des militaires, «libre de quitter le pays» selon le gouvernement, empêché de partir, selon ses avocats. L’ancienne première dame, Sylvia Bongo, 61 ans, et Noureddin, son fils de 32 ans, sont détenus dans une salle du palais présidentiel, accusés de «blanchiment de capitaux, recel, faux et usage de faux», «corruption» et «détournements de fonds publics».

«Traitement dégradant» et «torture»

Les avocats des trois membres de la famille Bongo, qui ont la double nationalité française et gabonaise, avaient déjà déposé plainte auprès de la justice française en mai 2024 pour «séquestration aggravée par des actes de torture et de barbarie». Cette plainte avait donné lieu à la saisine d’un magistrat instructeur au tribunal judiciaire de Paris. Une juge d’instruction au sein du pôle antiterroriste de Paris (qui a la compétence sur les crimes internationaux, notamment les faits de torture et de barbarie) a confirmé aux avocats qu’une enquête était en cours.

Pierre-Olivier Sur demande au juge d’instruction d’étendre cette saisine au délit de non-dénonciation de crimes, ciblant l’ambassadeur de France à Libreville et plusieurs membres de la représentation diplomatique. Ceux-ci, estime-t-il, «ne pouvaient ignorer les arrestations arbitraires et hors la loi qui ont frappé nos trois clients et les tortures à leur encontre». «L’ambassadeur avait le devoir de saisir la justice», estime le conseil de l’ancienne famille présidentielle.

Après un passage à la prison centrale, Sylvia et Noureddin Bongo sont désormais détenus dans une sous-pente du palais présidentiel. Selon nos informations, la mère et le fils vivent dans des conditions insalubres, sur des matelas à même le sol, avec un simple lavabo en guise de sanitaires. Leurs avocats, qui ont pu les visiter en détention en décembre 2024, affirment que Noureddin Bongo a été particulièrement ciblé par des actes de violence physique, notamment un simulacre d’exécution.

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