Les Présidents Tiani du Niger et Traoré du Burkina Faso
L’Organisation internationale de la Francophonie perd deux membres. Le Niger et le Burkina Faso ont annoncé leur retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)
« Le gouvernement a décidé souverainement du retrait du Niger de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Je vous serai gré d’en informer vos juridictions respectives d’accréditation », a écrit le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères du Niger, Laouali Labo dans un courrier en date du 17 mars 2025 adressé à la présidence du sommet de l’OIF.
Le Burkina Faso a annoncé « une démarche similaire » à celle du Niger. Ceci, a fait savoir la directrice de la communication de l’OIF, Oria Vande Weghe, bien que cela n’ait pas encore été officiellement annoncé par ses autorités.
L’annonce de retrait du Niger intervient en pleine semaine de la langue française et de la Francophonie.
L’OIF déplore mais espère
Invitée du Journal Afrique de TV5Monde, la directrice de la communication de l’OIF s’est exprimée sur le départ du Niger et l’annonce du Burkina Faso.
« C’est une nouvelle que l’on déplore. On n’est jamais content d’apprendre qu’un membre quitte la famille », a fait savoir Oria Vande Weghe. La directrice de la communication de l’OIF souligne que l’organisation est « obligée de respecter la souveraineté des Etats et donc les choix que les Etats font ». La patronne de la communication de l’OIF espère tout de même que ce retrait annoncé n’est pas une « décision définitive ».
Le Niger est sous suspension de l’OIF depuis le coup d’État de juillet 2023, qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum. L’organisation a demandé le rétablissement de l’ordre constitutionnel et la libération de l’ancien président, toujours retenu avec son épouse au palais présidentiel.
« Etre suspendu ne veut pas dire être suspendu à tout jamais » argue la directrice de la communication de l’OIF. Elle a indiqué qu’il y avait une volonté de la Francophonie de réintégrer le Niger dans l’organisation.
Désormais, l’organisation basée à Paris compte 91 pays et gouvernements. « La volonté de l’Organisation, c’est au moins de mener à terme les projets en cours, ce sera à l’approbation des États. Nous allons rester auprès des Nigériens », déclare Oria Vande Weghe.
Avant cette décision officielle du Niger, la place de la Francophonie a Niamey avait été renommée « place de l’Alliance des Etats du Sahel » par la junte militaire au pouvoir dans le pays. Le départ du Niger est hautement symbolique, car l’OIF a été créée le 20 mars 1970 à Niamey.
Le Mali en chemin?
Membre de l’Alliance des Etats du Sahel avec le Niger et le Burkina Faso, le Mali ne serait-il pas en train de se préparer pour annoncer à son tour son retrait de l’OIF ?
« Pour l’instant, il n’y a que ces deux pays (le Burkina Faso et le Niger, ndlr) mais bien entendu, les gens s’attendent à ce que le Mali suive parce que le pays fait partie de l’AES. Nous sommes à l’écoute et nous attendons de voir », souligne la directrice de la communication de l’OIF. « On espère que ce ne sera pas le cas », a-t-elle ajouté.
Depuis leur arrivée au pouvoir par un coup d’Etat, les régimes militaires nigérien et burkinabé ont tourné le dos à certains partenaires occidentaux, la France en tête.
Officiellement, depuis janvier 2025, le Niger, le Burkina Faso et le Mali ont également claqué la porte de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qu’ils jugent inféodée à Paris.
Ces trois pays se sont réunis au sein de l’Alliance des États du Sahel depuis septembre 2023. En février dernier , ils ont dévoilé le drapeau de leur coopération.
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