Yaoundé recevra un prêt de 400 millions de dollars de la part du Groupe de la Banque mondiale destinés à «améliorer la gestion et la transparence des finances publiques, tout en soutenant une croissance économique durable et inclusive à travers deux opérations», indique un communiqué de l’institution de Bretton-Woods.
La première opération dite «Financement des politiques de développement pour la soutenabilité budgétaire et la croissance inclusive et durable» sera focalisée sur la résilience budgétaire et le soutien d’une croissance durable et inclusive
Ce coup de pouce de la Banque mondiale est la bienvenue à un moment où l’économie camerounaise est confrontée à des pressions budgétaires et de financement extérieur. L’appui de la Banque mondiale aidera à mettre en œuvre des réformes cruciales pour garantir la soutenabilité budgétaire et la fourniture de services sociaux, tout en jetant les bases du développement d’infrastructures durables», a déclaré Cheick Fantamady Kanté, directeur de division de la Banque mondiale pour le Cameroun. Mais ce chèque de la Banque mondiale est aussi un signal envers les créanciers privés du pays, notamment sur les marchés internationaux. Il devrait lui permettre de lever de nouveaux financements à des conditions moins onéreuses, à condition que l’Etat améliore la mobilisation des recettes fiscales et l’efficacité des dépenses ainsi que la gestion des entreprises publiques.
Le programme «IMPACT» vise par ailleurs à renforcer la décentralisation et développer des infrastructures pour sortir le Cameroun du «piège des pays à revenu intermédiaire», c’est-à-dire, de franchir un nouveau palier afin d’accélérer la croissance et le niveau de vie des populations.
Malgré ses ressources naturelles abondantes et une population dynamique, le Cameroun cherche encore à accélérer sa croissance vers une économie durable, constate les analystes de la Banque mondiale. Bien que la croissance ait progressé à 3,9% en 2024 par rapport à 3,3% en 2023, des défis persistants tels que l’insuffisance des investissements publics, la hausse des prix et des tensions sécuritaires continuent d’entraver son développement.
Un autre défi majeur réside dans la faible mobilisation des ressources fiscales, limitant le financement des services publics. Pour y remédier, l’Etat a lancé des réformes visant à améliorer la transparence et l’efficacité des finances publiques, à travers le Plan stratégique de réformes 2024-2027. Ces efforts commencent à porter leurs fruits, mais suffisamment au goût de la Banque mondiale. La note de transparence budgétaire est passée de 34/100 en 2021 à 50/100 en 2023, faisant du pays le troisième en Afrique, selon l’Enquête Banque mondiale sur le budget ouvert.
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