Après le Niger et le Burkina Faso, le Mali quitte à son tour la Francophonie

Bamako, Ouagadougou et Niamey sont de nouveau sur la même ligne pour défier la France. Après le Burkina Faso et le Niger la veille, le Mali a annoncé mardi son retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

« Le Mali ne peut demeurer membre d’une organisation aux agissements incompatibles avec les principes constitutionnels […] fondés sur la souveraineté de l’Etat », indique le ministère des Affaires étrangères dans une lettre. « Par conséquent […] le gouvernement décide du retrait du Mali de l’Organisation internationale de la Francophonie », poursuit ce courrier adressé au ministère des Affaires étrangères français.

Une organisation créée à Niamey en 1970

Ce retrait intervient donc au lendemain d’une annonce similaire du Burkina Faso et du Niger, alliés de Bamako au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES). Ces trois pays, parmi les premiers membres de l’OIF créée à Niamey en 1970, sont dirigés par des régimes militaires et ont rompu avec l’ancien allié français au nom du souverainisme.

L’OIF, « au lieu d’accompagner ces pays dans la réalisation des objectifs légitimes de leurs peuples, […] s’est illustrée par l’application sélective de sanctions sur la base de considérations géopolitiques et le mépris pour leur souveraineté », affirment les ministres des Affaires étrangères de ces trois pays dans un communiqué conjoint mardi soir. Elle est ainsi devenue « un instrument politique téléguidé », dit le texte. L’OIF avait suspendu les trois pays après les putschs qui y sont survenus.

Le Mali avait été suspendu de l’OIF en août 2020, après un coup d’Etat militaire qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, à la tête depuis 2013 de ce pays sahélien plongé depuis des années dans une crise sécuritaire, politique et économique. L’organisation avait appelé à la libération du président Keïta, « ainsi qu’à la mise en place, dans les meilleurs délais, d’un gouvernement de transition conduit par une autorité civile ».

Des rues débaptisées

Le putsch d’août 2020 au Mali a été suivi d’un autre en 2021. Les colonels au pouvoir ont rompu en 2022 l’alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens, pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie. Ils ont manqué à l’engagement qu’ils avaient pris initialement sous la pression internationale de rendre le pouvoir à des civils élus en mars 2024. Aucune nouvelle échéance n’est fixée.

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Des rues et places de Bamako, dont plusieurs évoquaient l’ancienne puissance coloniale française et l’organisation régionale ouest-africaine, ont par ailleurs été rebaptisées en décembre 2024. Ce procédé est devenu récurrent dans les régimes militaires sahéliens qui ont fait du respect de leur souveraineté leur mantra, et ont désormais des relations orageuses avec la France. Le Niger et le Burkina Faso ont ainsi également changé des noms de rues et monuments évoquant des figures françaises ces dernières années.

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