Si l’Agence Nationale du Sport doit être le bras armé du Ministère des Sports, autant revenir au CNDS par Patrick Bayeux
Marie Barsacq, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, a récemment présenté sa feuille de route devant la Commission des affaires culturelles. Parmi les annonces marquantes, elle a affirmé que « l’ANS doit être un bras armé de l’État« .
Cette déclaration pose question dans la mesure où une telle évolution de l’Agence nationale du sport (ANS) va totalement à l’encontre de la logique qui avait prévalu à sa création. J’écrivais fin janvier dans cet article (Jan. 28, 2025 Parlement du sport vs ANS Agence Nationale du sport, des états généraux du sport #EGS2025 s’imposent ) que le péché originel de l’ANS a été d’être le bras armé de l’Etat … Un positionnement déjà dénoncé en décembre 2021 à la lecture de la convention d’objectif et de moyens 2020 2024 entre l’Etat et l’ANS.
L’ANS a été créée autour d’une logique de co-construction des politiques sportives ce qui a justifié la création d’un GIP
L’ANS a été créée pour réunir les acteurs publics et privés autour d’une logique de co-construction des politiques sportives ce qui a justifié la création d’un GIP pour remplacer le CNDS, qui était un établissement public administratif. En étant un « bras armé de l’État », l’ANS se place comme un relais administratif du ministère des Sports, ce qu’elle est en réalité depuis le début de son fonctionnement comme je l’écrivais déjà en avril 2020. « L’agence sous forme de GIP n’a pas pour objectif de distribuer les financements de l’Etat au niveau national et encore moins de reproduire le fonctionnement de l’agence nationale sur le territoire. L’agence a pour objectif que chaque membre « s’engage à se mobiliser, en faveur de ce projet commun et d’intérêt général « (préambule des statuts)«
Peut-on être à la fois un « bras armé de l’État », et une plateforme laissant une large autonomie aux acteurs locaux ?
La ministre a déclaré, « L’agence national du du sport doit évoluer et devenir une plate-forme qui apporte aux acteurs sportifs et aux collectivités une force de prospective, des solutions innovantes et des services mutualisés. Elle doit être un bras armé de l’État pour déployer des politiques publiques en laissant un maximum de marge de manœuvre aux territoires pour s’adapter aux réalités locales, nous travaillons à faire évoluer ce cadre d’intervention pour que l’échelon de décision soit le plus pertinent et pour laisser de la souplesse aux territoires. »
Ces annonces interpellent. Peut-on être à la fois un « bras armé de l’État », exécutant rigoureusement les directives nationales, et une plateforme laissant une large autonomie aux acteurs locaux ? D’un côté, la ministre défend une ANS en tant que « bras armé de l’État », de l’autre, elle souhaite en faire une plateforme innovante et stratégique, répondant aux besoins locaux et favorisant des solutions mutualisées.
« Est-ce que lorsque Marie Barsacq et Marie Amélie Le Fur imaginent l’Agence nationale du Sport devenir une plateforme, elles souhaitent faire adopter à ce « bras armé de l’État » un modèle économique de Plateforme ? » Je l’ignore écrivait Patrick Roult
Faut-il supprimer l’ANS ?
Assurément sous la forme d’un GIP, si c’est pour qu’elle soit le bras armé de l’Etat autant revenir au CNDS. Entre « bras armé de l’État » et « plateforme innovante » au service des territoires, le modèle reste à finaliser, des #EGS2025 états généraux du sport s’imposent.
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