Le Niger durcit sa coopération pétrolière avec la China National Petroleum Corporation (CNPC), dénonçant des manquements aux réformes sur le contenu local. Niamey impose de nouvelles mesures pour renforcer la présence nationale dans le secteur.
Le gouvernement nigérien a annoncé une série de mesures pour rééquilibrer sa collaboration avec la China National Petroleum Corporation (CNPC), dénonçant le non-respect des réformes favorisant le contenu local dans l’exploitation pétrolière.
À l’issue du Conseil des ministres du 18 mars, les autorités ont fustigé des « subterfuges » et une « appréciation fallacieuse des documents contractuels » de la part de la compagnie chinoise, ainsi qu’une « absence de volonté réelle » de se conformer à la législation nationale.
Le gouvernement issu du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) entend imposer plusieurs mesures, dont l’« uniformisation de la grille salariale entre employés expatriés et nigériens » et la « nigérisation des postes » dans les opérations pétrolières.
Les nouvelles dispositions incluent également l’exécution des contrats de sous-traitance par des entreprises locales, la révision de certaines conventions et une meilleure articulation entre la convention des transports du 15 septembre 2019 et les contrats de transport du pétrole brut.
Les autorités exigent aussi des clarifications sur les engagements financiers liés à la construction de l’oléoduc Niger-Bénin et réclament la modification des statuts de la société West African Petroleum Operations (WAPO) pour permettre l’ouverture de son capital à la partie nigérienne.
Ces décisions s’inscrivent dans le cadre de l’ordonnance n°2024-34 du 2 août 2024 sur le contenu local, qui impose l’« emploi prioritaire de la main-d’œuvre nigérienne, l’utilisation des biens et services locaux et un transfert des technologies » pour assurer des retombées économiques nationales.
Le gouvernement nigérien demande également la nomination de représentants nationaux à des postes stratégiques au sein de la CNPC, avec les mêmes droits et avantages que leurs homologues chinois.
Cette annonce intervient dans un contexte marqué par la fermeture du Soluxe International Hotel de Niamey, un établissement construit par des investisseurs chinois pour 25 milliards de FCFA, dont la licence d’exploitation a été retirée par les autorités nigériennes le 6 mars en raison d’infractions graves.
Ces décisions traduisent une réévaluation plus large des relations entre Niamey et Pékin, alors que la Chine reste un investisseur clé au Niger depuis la rupture avec plusieurs partenaires occidentaux après le coup d’État de juillet 2023.
Source : apanews.net
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