« Est-ce que moi, je peux, à mon niveau, faire quelque chose pour améliorer les choses ? » C’est la question que Michela Adin espère entendre les Martiniquais se poser au terme de la semaine de l’eau.
Cette grande opération de sensibilisation a débuté le 16 mars 2025. Tous les acteurs impliqués dans la gestion et la préservation de cette ressource communiquent à l’unisson pour alerter la population.
Il s’agit d’impulser une large action collective à travers une multitude de comportements individuels. C’est ce que dit le thème de retenu cette année : « un grand changement par des petits gestes ».
C’est le point de vue que défend Michela Adin, la directrice de l’ODE :
J’ai six ans, j’apprends à me brosser les dents en ne laissant pas couler le robinet. J’ai 40 ans, j’apprends à ne pas vider ma piscine pendant la période de sécheresse. J’ai 60 ans, j’apprends à faire des réserves d’eau de pluie etc. Je construis une maison, j’ai 30 ans. J’essaie de poser des robinets économes, des chasses d’eau économes, d’avoir un système, un double système eau de pluie, par exemple, pour mes toilettes. J’ai une responsabilité en matière d’aménagements et d’urbanisme, à savoir comment ma ville va pouvoir faire des économies
Une ressource fragile
Certes, la ressource globale en eau de la Martinique est satisfaisante mais la situation pourrait ne pas toujours être favorable :
On est très clairement en Martinique des privilégiés. Nous ne sommes pas dans le Sud Sahara, nous ne sommes pas dans le sud de l’Espagne ou en Israël. Des pays qui aujourd’hui, tout simplement, s’ils n’ont pas des techniques de réutilisation des eaux déjà usées, ils manquent tout simplement d’eau pour leur agriculture. Ce n’est pas vraiment le cas en Martinique. Il pleut beaucoup, nous sommes dans un pays tropical. Sauf que les spécialistes expliquent que cette situation-là ne va pas durer dans le temps
Michela Adin rappelle d’ailleurs la sécheresse de 2020 qui avait marqué les esprits sur l’île.
Il y a des personnes qui sont restées 40 jours sans eau et ils ne sont pas restés 40 jours sans eau seulement parce qu’il y avait des problèmes de tuyaux. Mais il y avait aussi des cours d’eau qui étaient sans eau, tout simplement. La rivière blanche qui est très grosse pourvoyeuse d’eau était à sec. Il faut vraiment une conscientisation. Et ce qu’on cherche à faire
Diversifier l’origine de la ressource
En Martinique, 94% de l’eau consommé vient des rivières, autrement appelé « eaux de surfaces ». Pour la directrice de l’ODE, il convient de diminuer la pression sur ces environnement et de diversifier nos approvisionnements :
Il faut diversifier. Il faut diversifier la ressource. Il y a des alternatives comme l’eau souterraine, évidemment, mais également la récupération d’eau de pluie ou encore ce dont je parlais tout à l’heure, la re-use pour certains d’usage. Évidemment, pas pour la boire, mais peut-être pour des usages agricoles. Il est fondamental à la fois de préserver la ressource d’eau de surface, parce que c’est ce qu’on a aujourd’hui, mais également d’aller vers de la diversification
C’est pour cette raison que les opérations de sensibilisation ne s’arrêtent pas à la semaine de l’eau. La Martinique participera au happening « We are water ». Notre territoire sera également représenté à la Conférence internationale des Nations Unies en 2026 sur l’eau.
Ecoutez l’entretien de Michela Adin. Elle était l’invitée de Cédric Catan ce mercredi matin :
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