Polémique après la nomination de Dominique Voynet au sein d’un comité sur le nucléaire

À l’heure où la France est officiellement engagée dans la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, une annonce diffusée ce mercredi a surpris, si ce n’est exaspéré, un certain nombre de parlementaires. Celle de la nomination de l’ancienne ministre de l’Environnement Dominique Voynet au sein du Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (HCTISN).

Cette instance d’information, de concertation et de débat sur les risques liés aux activités nucléaires, a été créée en 2008, deux ans après la promulgation de la loi relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire, dispose que toute personne a le droit d’être informée sur les risques liés aux activités nucléaires.

La nomination de Dominique Voynet a été publiée ce mercredi matin au Journal officiel. La députée écologiste n’est d’ailleurs pas la seule parlementaire à avoir été nommée ce jour puisque l’intégration du député Ensemble pour la république Pierre Cazeneuve a également été officialisée ce mercredi. Ces nominations ont été effectuées par la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.

Ses opposants luit reprochent d’avoir « sabordé » le nucléaire français

Sauf que la nouvelle, s’agissant de la députée écologiste, ne passe pas auprès de certains élus au Palais-Bourbon. Ceux-là dénoncent ses positions très farouchement et ouvertement opposées à l’énergie nucléaire. Les « pro atome » lui reprochent notamment le rôle joué dans l’arrêt de la production du réacteur Superphénix, mis en service en 1985, lors du premier mandat de Lionel Jospin.

Aussi, lors de son retour à l’Assemblée nationale après les législatives de juillet dernier post-dissolution, une vidéo a été largement relayée, présentée comme démontrant la manière dont elle avait « sabordé » le nucléaire français à Bruxelles. Sur ce point, la députée se défend depuis lors en affirmant que ses propos ont été tronqués.

Le HCTISN assume de compter parmi ses membres une diversité d’acteurs. Elle compte ainsi des associations environnementales réputées opposées au développement du nucléaire en France, comme Greenpeace ou France Nature Environnement, qui plaident toutes deux pour la sortie du nucléaire. Aussi, la nomination de Dominique Voynet est intervenue en remplacement du député Insoumis Davy Rimane, tandis que Pierre Cazeneuve remplace numériquement la députée et ancienne salariée du nucléaire Maud Bregeon.

Des demandes de « reconsidérer cette nomination »

Mais la nouvelle n’a pas manqué de heurter au sein de l’Assemblée nationale. Plusieurs députés ont écrit à la présidente de l’Assemblée nationale. Le député Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy a ainsi posté sur le réseau social X un message dans lequel il se dit « outré par la désignation au Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (HCTISN) de la traîtresse, menteuse et incompétente Dominique Voynet ».

Il n’est pas le seul, puisque l’ancien ministre de l’Économie et des Finances Antoine Armand, aux côtés de son collègue Raphaël Schellenberger, ont également écrit à Yaël Braun-Pivet pour lui demander de « reconsidérer cette nomination » afin de « garantir le bon fonctionnement et l’intégrité du HCTISN ».

Contacté, l’ancien ministre qualifie de « choquante » cette nomination. « Avant d’être ministre, j’ai été rapporteur de la commission d’enquête sur la souveraineté énergétique. Nous l’avions interrogée, elle avait tenu un certain nombre de propos qui se sont révélés inexacts. Il faut protéger la filière nucléaire française. J’entends la logique contradictoire de ce comité, mais il faut se demander deux choses : est-ce que ce comité apporte quelque chose au débat public et pouvons-nous nommer quelqu’un qui va chercher à disqualifier le nucléaire, y compris en utilisant des contrevérités ? »


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