En cette période de carême et de ramadan, les petits commerces prospèrent : vente de paniers-cadeaux, de produits alimentaires… Tout est fait pour pousser à la consommation en cette période de jeûne.
« Je me réveille très tôt le matin, on commence à laver et à piler le haricot », confie Zeinab Nambré, femme d’âge mûr qui jongle entre trois marmites dans lesquelles elle fait frire des beignets « gaou », conçus à base de haricots. Chaque beignet coûte 25 francs CFA (quelques centimes d’euros). Ils sont très prisés pour la rupture du jeûne. Les clients les achètent en grande quantité. Et cette cuisinière double son chiffre d’affaires : « On peut vendre entre 20 000 et 25 000 francs CFA par jour. Mais en période de ramadan, on vend entre 50 000 et 60 000 francs CFA. C’est une période intéressante. On dit que c’est notre (période de) traite ! »
Demande croissante des entreprises
En fin de journée, à l’approche de l’iftar, la rupture du jeûne, plusieurs clients font la queue autour de ce commerce de rue. Il y a là de nombreux fidèles. Mamadou dépense sans compter, par esprit de solidarité : « Même si vous êtes deux, vous achetez pour quatre ou pour cinq. Parce qu’au moment de la rupture (du jeûne), il peut y avoir quelqu’un qui est de passage, donc on invite la personne pour venir partager notre rupture. Moi, personnellement, je ne fais pas de comptabilité là-dessus, parce que c’est un mois de charité. On donne ce que Dieu nous a facilité, donc je ne fais pas de comptes. »
« Là, on a un coffret, avec à l’intérieur, du parfum, un marque-page, un Coran, de la décoration lumineuse », explique Aiché Ballo, qui supervise la composition d’un panier à livrer à un particulier. Cette jeune femme a fondé la Maison Nandi il y a trois ans pour répondre à une demande croissante, en période de jeûne. Comme plusieurs autres entrepreneurs, Aiché Ballo propose toutes sortes de coffrets via les réseaux sociaux. Une particularité : la demande des entreprises est de plus en plus forte. « Notre principal client, ce sont les entreprises, parce qu’elles offrent beaucoup aux collaborateurs, aux employés, aux partenaires, pour leur dire merci, ou pour conclure de nouveaux marchés. Par entreprise, on peut aller entre 200 à 300 coffrets », confie-t-elle.
Surveiller les prix plafonnés
En cette période de carême et de ramadan, la demande est particulièrement forte sur les marchés. Or, en Côte d’Ivoire, les prix de plusieurs denrées sont plafonnés. Alors, les agents du ministère du Commerce redoublent de vigilance pour éviter les arnaques, comme l’explique le commandant Alexandre Koffi, qui dirige la brigade de contrôle rapide :
« Certains opérateurs sont tentés de faire de la surenchère et pratiquent des prix illicites : ça veut dire que l’opérateur épinglé a dépassé le prix plafond fixé par l’État de Côte d’Ivoire. Je prends l’exemple du prix du paquet de sucre en morceaux, fixé à 1 000 francs CFA, le prix détaillant. Lorsque ce dernier est appelé à le vendre au-delà, 1 100, 1 200 francs CFA voire plus, il est épinglé pour pratique de prix illicite. »
Les contrevenants risquent de grosses amendes, qui varient entre 100 000 francs CFA et 50 000 000 de francs CFA.
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