Le Burkina Faso vient d’entamer un rapprochement stratégique avec le Qatar, esquissant les contours d’un partenariat prometteur entre les deux nations.
L’initiative, marquée par la rencontre du 24 mars 2025 entre le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Karamoko Jean Marie Traoré, et son homologue qatari, Sultan Ben Saad Al-Muraiki, s’inscrit dans une dynamique de diversification des partenariats internationaux.
L’enjeu est de taille pour le Burkina Faso, qui fait face à des défis structurels majeurs.
Avec un taux de pauvreté avoisinant les 40% et une position peu enviable au classement de l’indice de développement humain (185ᵉ sur 193), le pays cherche à attirer des investissements substantiels dans ses secteurs stratégiques.
Les domaines ciblés sont nombreux : agriculture, énergie, mines et industries, autant de secteurs où le potentiel burkinabè reste largement inexploité.
Les relations entre les deux pays, bien qu’encore modestes sur le plan commercial – avec des échanges limités à 400 000 dollars d’importations burkinabè en 2024 – ont déjà connu des développements positifs.
Le centre de radiothérapie financé par l’émirat à hauteur de 13,1 millions de dollars en 2021 témoigne d’une volonté qatarie d’accompagner le développement des infrastructures de santé au Burkina Faso.
Cette nouvelle phase de coopération s’annonce plus ambitieuse. Le Qatar, riche de son expertise et de ses capacités d’investissement, propose d’ouvrir ses plateformes économiques aux entrepreneurs burkinabè.
Une opportunité précieuse pour un pays qui doit faire face à des urgences sociales criantes, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation, où plus de 3,8 millions de personnes sont privées d’accès aux soins et plus de 820 000 élèves ne peuvent plus suivre leur scolarité.
Le rapprochement avec le Qatar s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification des partenariats internationaux du Burkina Faso.
L’émirat, qui cherche à renforcer sa présence en Afrique, pourrait devenir un allié précieux dans la reconstruction économique du pays. Sa récente médiation dans la crise en République démocratique du Congo démontre sa volonté de jouer un rôle constructif sur le continent.
Cette coopération naissante entre Ouagadougou et Doha pourrait ainsi marquer un tournant dans l’histoire économique du Burkina Faso, offrant de nouvelles perspectives de développement à un pays en quête de transformation.
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