La France poursuivra son soutien aux efforts pour le redressement de la (…)

Merci Monsieur le Président,

Merci à l’Envoyé spécial pour la Syrie M. Geir O. Pedersen et au Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires M. Tom Fletcher pour vos interventions particulièrement denses, ainsi qu’à vous, Mme Seif, pour votre témoignage éclairant et aussi pour des années de résistance à l’oppression.

En décembre 2024, après des décennies de répression et des années lutte du peuple syrien contre la dictature et la violence, le régime Assad est tombé. La phase de transition qui s’est ouverte suscite de nombreux espoirs mais aussi des inquiétudes. La communauté internationale doit se tenir aux côtés du peuple syrien. C’est la voie que la France a choisie.

Quatre priorités à cet égard.

Tout d’abord : mettre un terme à la violence.

Les massacres survenus au début de ce mois dans la région côtière montrent que le risque d’une fragmentation de la Syrie est une réalité. La France a condamné ces massacres. Il est désormais nécessaire que les responsables de violences, quel que soit leur camp, soient traduits en justice. Cette exigence fait écho aux attentes d’une justice transitionnelle qui tienne pour responsables ceux qui ont commis des crimes sous le régime Assad, mais aussi depuis sa chute. Les Nations unies ont proposé leur appui. Je salue la présence dans le public de Mme Quintana.

Au Nord-est, l’accord signé entre les autorités intérimaires à Damas et les Forces démocratiques syriennes est une première étape en vue d’une solution négociée pour l’unification de la Syrie et la garantie des droits et des intérêts des Kurdes de Syrie.

La transition en Syrie intervient dans un contexte où le terrorisme reste puissant. Il est primordial que les autorités à Damas poursuivent la lutte contre cette menace, en particulier contre Daech, et règlent la question des combattants étrangers terroristes.

De même, le démantèlement du programme d’armes chimiques et la coopération avec l’OIAC sont des attentes fortes de la communauté internationale. Nous saluons la récente et première mission en Syrie de l’OIAC.

Deuxièmement : liberté pour le peule syrien.

La transition passe par le respect des aspirations des Syriens. La feuille de route à laquelle les autorités de Damas se sont engagées est claire : une transition politique pacifique et représentative de toutes les composantes du peuple syrien, dans l’esprit des principes de la résolution 2254. La France soutient les efforts de M. Geir Pedersen pour appuyer ce processus. Les Nations unies ont un rôle important à jouer pour accompagner la transition politique en cours. Nous encourageons les autorités syriennes à construire avec l’ONU une relation de confiance qui concrétisera l’appui de la communauté à la Syrie.

Lors de la conférence de Paris sur la Syrie du 13 février dernier, les autorités de transition ont souscrit à une déclaration contenant des engagements précis. Depuis lors, de premiers résultats ont été obtenus : première session du dialogue national, annonce d’une déclaration constitutionnelle provisoire. Nous appelons à ce que ce dialogue national se poursuive et implique l’ensemble des composantes de la société syrienne, sans exception. Nous appelons à la formation d’un gouvernement représentatif, reconnu comme légitime par l’ensemble des Syriens. L’égale participation des femmes syriennes aux décisions est indispensable, de même que le respect et la prise en compte de toutes celles et ceux qui appartiennent à des minorités chrétiennes, kurdes, chiites, alaouites, druzes ; ces minorités qui font une richesse de la Syrie depuis des siècles.

Troisièmement : soutien humanitaire et redressement économique.

Chacun sait que les populations endurent des privations très graves, que l’économie est en ruine, que les infrastructures sont dévastées. Pour soutenir le processus politique, nous devons continuer à travailler à garantir l’accès et le travail humanitaire, à accompagner le relèvement du pays et à faciliter le retour sûr, digne et volontaire des réfugiés syriens et des déplacés internes.

L’Union européenne est engagée dans ce sens. Elle a suspendu certaines mesures restrictives dans des secteurs économiques clefs comme l’énergie et les transports pour faciliter les transactions financières et bancaires pour la reconstruction. Le 17 mars, la conférence de Bruxelles a permis de mobiliser 5,8 milliards d’euros pour la Syrie et les pays voisins, dont 2,5 milliards d’euros venant de l’Union européenne pour 2025 et 2026.

Pour faire converger aide humanitaire, passage progressif à une logique de relèvement et l’accompagnement de la transition politique, ces efforts doivent être appuyés par la poursuite de la coordination au sein du système des Nations unies.

Enfin, Monsieur le Président : paix dans la région.

Dans un environnement régional instable, la Syrie doit devenir un pôle de paix et de sécurité. Cela passe par la reprise du dialogue avec le Liban autour de leur frontière commune.

Cela passe aussi par l’arrêt des activités militaires dans le Golan. Nous appelons instamment Israël à cesser les bombardements, à se retirer de la zone de séparation prévue par l’accord de dégagement de 1974 et à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie. La Syrie et Israël doivent tenir compte de leurs préoccupations de sécurité mutuelles.

La France, Monsieur le Président, poursuivra son soutien aux efforts pour le redressement de la Syrie, pour la liberté de tous les Syriens, pour la stabilité régionale et pour la lutte contre le terrorisme.

Je vous remercie.

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