[C’était mieux avant] Christian Poos : «J’ai compris par après que j’avais un potentiel plus grand que mes résultats»

L’ancien multiple champion national, vainqueur de Liège-Bastogne-Liège chez les espoirs, est resté professionnel pendant quatre ans. Celui qui reste passionné de sport a gardé beaucoup d’anecdotes qui le font sourire aujourd’hui encore.

Votre plus belle victoire?

Christian Poos : C’est Liège-Bastogne-Liège espoirs en 1997. J’étais facile, je me sentais bien, j’avais l’impression de me balader. Dans la côte de la Redoute, j’ai accéléré et suis allé au bout après un solo. C’était génial. Je courais avec l’équipe nationale et j’avais Gabriel Gatti dans la voiture derrière moi. Un grand souvenir.

Votre plus dure journée sur un vélo?

Sur le Tour de l’Avenir 1998, j’ai dû abandonner dans la dernière étape, l’étape reine, menant à Courchevel. Il neigeait, il faisait incroyablement froid, je n’en pouvais plus, j’étais à bout de forces. Ma pire journée sur un vélo.

Le coureur perdu de vue que vous aimeriez revoir?

En 2003, lorsque j’étais pro chez Marlux, j’étais bien copain avec le Belge Sébastien Mattozza, qui était très sympa. Je logeais souvent chez lui quand j’allais sur les courses ou après les courses à Charleroi. On a passé de bons moments ensemble. On faisait souvent des critériums ensemble. Je suis resté un bon moment en contact avec lui via Facebook. Mais je ne l’ai pas revu depuis longtemps, ça me ferait plaisir de le revoir et de rigoler du passé!

Le coureur le plus fort contre qui vous avez couru?

Lance Armstrong. Il avait remporté le Tour de Suisse 2000 auquel j’avais moi-même participé (il avait terminé 54e). Il était en préparation, mais il était au-dessus, il était tellement fort.

Aujourd’hui encore, je me pose souvent la question de savoir ce que j’aurais pu faire si j’avais signé chez Cofidis en 1998

Le jour où vous vous êtes senti le plus fort?

Lorsque j’étais espoir, avec les frères Vanacker (Marc et Steve), on logeait parfois avec le SAF Cessange à la Maison du cyclisme à Rennes. On courait beaucoup et, durant cette période, en Bretagne, j’ai remporté beaucoup d’épreuves. On était considéré comme les plus forts, c’est là que je me suis senti le plus costaud.

Le transfert qui aurait pu se faire?

C’est un regret en fait. En 1997, je suis passé stagiaire dans l’équipe Cofidis, où il y avait des coureurs comme Lance Armstrong, Tony Rominger, Bobby Julich, Maurizio Fondriest, Philippe Gaumont ou encore David Moncoutié. C’est Cyrille Guimard (ancien directeur sportif de Bernard Hinault, Laurent Fignon et Greg Lemond) qui m’avait appelé. C’est avec Cofidis que j’avais roulé le Tour de l’Avenir cette année-là. Finalement, cela ne s’est pas fait, d’autres jeunes sont passés pros, pas moi. C’était une des meilleures équipes à l’époque. Je n’ai pas eu ma chance. Aujourd’hui encore, je me pose souvent la question de savoir ce que j’aurais pu faire si j’avais signé chez Cofidis en 1998…

Votre meilleur vélo?

Lorsque j’étais espoir, j’avais un vélo sur mesure, des tubes aluminium montés par un artisan français de la marque Fabrol. C’est sur ce vélo que j’ai remporté Liège-Bastogne-Liège. Ce vélo était très léger et était monté avec du Campagnolo Record. Le vélo était magnifique.

Après le championnat 2007 de chrono, j’ai vécu une soirée mémorable. J’étais de très bonne humeur. Avec mon cousin, on était très bien lancés…

Le coureur le plus méchant?

Je dis encore Armstrong. En course, si tu avais le malheur, en tant que petit coureur, de l’approcher, il te criait dessus. Si tu te rapprochais d’un peu trop près dans les virages, il criait et il remettait les pendules à l’heure (rire).

Le coureur le plus gentil?

Le Français David Moncoutié, avec qui j’ai pu partager la chambre chez Cofidis. Non seulement il avait du talent, c’était un grimpeur hors norme, mais en plus, il n’hésitait pas à donner des conseils. Il était simple et était hyper-sympa. Il m’arrive de l’écouter sur Eurosport. Je l’apprécie énormément, c’est un Monsieur.

Votre plus beau titre national?

La victoire dans le contre-la-montre à Esch-sur-Sûre en 2007. J’ai battu Andy Schleck, qui venait de terminer deuxième du Tour d’Italie (21 secondes de différence sur 15,5 km). Je l’avais très bien préparé, j’étais super heureux.

Votre plus belle fête?

C’est justement après ce championnat! On est allés boire des bières au camping. Il y a deux ans, j’y suis repassé et la dame du camping m’a reconnu! C’était une soirée mémorable. J’étais de très bonne humeur. Avec mon cousin, on était très bien lancés. C’était cool.

Votre plus grand regret?

J’aurais sans doute dû aller plus loin, dans l’entraînement et dans les courses, comme dans ma recherche d’équipes. Lorsqu’on est jeune, on commet des erreurs. J’ai compris par après que j’avais un potentiel plus grand que mes résultats.

Aujourd’huiSes faits d’armes

Célibataire et père de deux filles, Christian Poos (47 ans) réside à Cessange, dans la capitale. Employé par la Ville de Luxembourg depuis 2004, il occupe un emploi de rédacteur pour le service des sports. Il continue de faire du sport, notamment du tennis de table qu’il pratique dans le club de Cessange. Il roule encore à vélo en loisir et fait de la randonnée. Il a prévu de se lancer dans le GR20 en Corse. Il pratique également la course à pied. Il a participé ainsi récemment au Postlaf.

En 1997, Christian Poos s’impose dans Liège-Bastogne-Liège espoirs, ce qui lui vaut de remporter cette année-là le trophée de meilleur sportif luxembourgeois. Il gagnera au total cinq titres de champion national de contre-la-montre (1999, 2002, 2003, 2007 et 2011) et deux titres dans la course en ligne (2000 et 2001), terminera troisième de la dernière étape du Tour de Suisse 2001 et s’offrira une étape du Sibiu Tour 2001.
Son club : SAF Cessange.
Ses équipes : Post Swiss (2001 et 2002), Marlux-Ville de Charleroi (2003-2004), Team Differdange (2007 à 2011).

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